< 08'07'09 >
Obama en Russie, c’est pas le Pérou

Le G8 à venir et sa cohorte de problèmes (entre les fraques de Berlusconi et le changement de programme précipité du leader chinois, préférant régler la situation au Xinjiang) ont presque éclipsé la première visite officielle de Barack Obama en Russie, les 6 et 7 juillet. Au menu des discussions avec son homologue russe, Dmitri Medvedev : désarmement nucléaire, Afghanistan, Iran, Géorgie, élargissement de l’Otan, environnement… Des trucs de présidents des deux puissances mondiales, qui cumulent 90% des armes nucléaires de la planète.

Il y avait pourtant un enjeu de taille pour Obama : le réchauffement des relations avec la Russie. Même si, rappelle « Slate », le temps de la guerre froide est loin. Oublié ce précédent du « jeune président américain sans expérience internationale, John Kennedy », quand il« rencontrait, en 1961 à Vienne, un Nikita Khrouchtchev qui lui expliquait : “tout ce qui est à nous est à nous ; tout ce qui est à vous est négociable.” » De l’aveu de Barack Obama, les relations russo-américaines « laissaient à désirer ces dernières années ». Entre Vladimir Poutine et George W. Bush, c’est peu de dire que le courant passait mal, la guerre russo-géorgienne d’août 2008 et le renforcement du bouclier antimissile en Europe étant passés par là. Devant l’Ecole russe d’économie (la New Economic School en version internationale, qui forme une partie des futures élites russes, le président américain, plus « qu’un nouveau départ », a souhaité, « un effort soutenu entre les peuples américain et russe pour identifier les intérêts communs, étendre le dialogue et la coopération et paver la voie du progrès ».

Hillary Clinton en mars parlait d’un redémarrage (« reset ») des relations russo-américaines. Pourtant, « qu’est-ce qui se passe quand on redémarre un ordinateur ? L’écran devient noir et, quelques secondes plus tard, il affiche exactement la même chose qu’auparavant », doutait avant le voyage un spécialiste russe dans « Courrier international ». Pas d’enthousiasme démesuré ni d’Obamania côté russe : « Le Monde » note une réjouissance sobre de la presse et une relative indifférence de l’opinion.

Bref, malgré la signature d’un accord préalable de désarmement nucléaire et l’annonce de la reprise de discussions pour un nouveau traité remplaçant START, le réchauffement s’est fait à tout petit feu. Guillaume-en-Egypte, pas chien, a imaginé les rafraîchissements qui vont avec.

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