< 07'04'09 >
Otan, suspends ton sol

Voilà, la France a réintégré l’Otan après des années de cavalier seul, les 3 et 4 avril, au cours d’un sommet hautement symbolique, puisque ce retour au sein de l’alliance de l’Atlantique nord coïncidait doublement avec le soixantième anniversaire de la structure de défense née après-guerre et la première virée internationale du président charismatique des Etats-Unis, Barack Obama. Et ce ne sont pas quelques manifestations houleuses qui pourront empêcher les vingt-huit grands de ce monde de fêter le renouveau de la doctrine atlantiste, sur fond de reprise en main de l’Afghanistan... Car Obama a dit vouloir partir de l’Irak, mais pas de l’Afghanistan, son pacifisme a ses limites...).

Les mauvaises langues critiquent cette grand messe diplomatique : débauche de forces de police, bouclage du centre de Strasbourg au détriment des quartiers périphériques, objets de violences spectaculaires (la police a-t-elle laissé faire les groupuscules des Black Bloc, a-t-elle provoqué les manifestants comme l’affirme Besancenot, les violences auraient-elles pu être évitées ?)...

Et Obama achève sa tournée européenne par un séjour de deux jours en Turquie, d’où il continue à donner le « la » : l’Europe serait bien inspirée d’intégrer ce grand pays en son sein, dit-il et répète-t-il. Pourquoi une telle ingérence ? Mais c’est que la Turquie refusait le nouveau secrétaire général de l’Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen. Ledit Rasmussen était Premier ministre en 2005, au moment des caricatures de Mahomet... Pour calmer l’allié turc, Obama use de toute sa diplomatie... jusqu’à la leçon de choses pour dirigeants européens.

Alors, Guillaume-en-Egypte n’a pas tort d’isoler une séquence photo, passage obligé de ces grands raouts mondialisés. C’est bien une autre façon de danser qui est à l’œuvre avec cet Otan nouvelle manière. Les années Bush sont bien finies, comme les années De Gaulle (et Chirac, qu’en pense-t-il ?), la Seconde guerre mondiale paraît bien loin et pourtant, l’Otan en est l’héritière. Il s’agit bien de dépasser la simple alliance de défense (on attaque un membre, tous les membres ripostent) pour construire une force militaire (en Afghanistan d’abord) qui vienne épauler des Etats-Unis moins puissants qu’ils n’étaient. Les danseurs ont intérêt à en savoir un peu plus sur leurs capacités respectives...

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