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< 12'11'08 >
Saison 2 épisode 3’ Pour le meilleur et pour le peer
Qui se souvient du Cosmos ? Qui se souvient du film mythique de Lopushansky « Le Visiteur du musée » ? Je me souviens de Manuel. C’était un homme en quête. Un lascif et des lèvres charnues. Ce que le sang juif fait de mieux. J’appréciais sa circoncision quand je le suçais. Ça me changeait pas des Arabes qui avaient vagabondé en jeunesse perdue. Manuel savait des choses. Moi d’autres. Mais « Le Visiteur du musée » changea beaucoup de choses dans ma vie. Tandis que je lui enseignais la manière de pénétrer dans l’aire de la terreur. Et d’y jouir. Lui fit que, de teinte chair, le ciel devint finalement bleu acier. Pour virer trop vite au rouge. Plus tard. On avait beaucoup ri ensemble à Venise, et je l’avais encore sucé devant la place Saint-Marc. De l’autre côté. Sur la Giudecca. On buvait à outrance. On aurait léché le dernier vomi quand il n’est plus fait que de peu de bile et de beaucoup d’alcool. On était très violent. La jeunesse devait être violente. La vie doit être au bord. A Pise, l’aventure fut autre. Il y avait « Mulholland Drive » [N] en version macaroni au cinéma. On se l’est fait. Et là, c’est lui qui m’avait sucé lentement. Je bandais fort. Une belle phalange clitoridienne. Il me mordait un peu mais pas trop. Juste de quoi me donner le choix entre le gémissement et le cri. Les deux belles salopes à l’écran étaient miraculeuses de perversion. Je ne savais pas encore à l’époque que j’allais aller bien plus loin, un jour, sous le sunlight pourave de ma cellule de crise. Ma perversion ne serait plus fiction et pacotille. Et David ne serait pas là pour me filmer et clamer au chef d’œuvre. La vie, juste la vie.
Arrêtez tout.
« Tu ne me regardes pas. Tu ne me regardes pas dans les yeux. C’est de la faiblesse. Il n’y a que les faibles qui font ça. » Ça pourrait commencer comme ça. Même si ça n’a pas envie. L’envie ça se crée. Ça se force aussi. Ça s’impose comme le désir quand tu ne peux pas faire autrement. Oui ça pourrait démarrer comme « THE BROOD » – CRONENBERG - [N]. Une psychothérapie de groupuscule. Un père figuré qui torture un fils défiguré. Devant un public de figurants.
Mais non ça commencera pas comme ça.
« Bonjour je m’appelle Laurent Maurepas, et j’aimerais vous inviter à partir en croisière. Mais oui en croisière, car vivre dans ces appartements c’est comme s’embarquer dans un paquebot de luxe pour un long voyage. » Ça pourrait commencer comme ça. Même s’il n’y a pas le désir. Les mecs viennent vers moi car je brûle toujours. Que le désir je n’en fais pas, comme toutes les gonzesses mal tapées, une problématique extra-familiale. Je ne baise pas mon père. Je ne baiserai pas l’avatar du daron. Et ma mère, c’te connasse, ne purge pas mieux que moi. Résultat : je suis une baiseuse mutante qui avale tout. Et ne recrache rien. Sinon ici. Type « flaque ». Ici c’est pas « les 400 culs » de l’aut’ réac de libé, ici, c’est ana. La chienne qui vit ce dont elle parle. Ok… ça pourrait commencer comme dans « SHIVERS » - CRONENBERG [N]. Et finir en partouze virale. Une épidémie de baise en série. Des secrétaires que l’on éventre. Devant un public de passifs.
Mais non ça commencera pas comme ça.
« Aidez-moi. C’est insupportable cette douleur. Elle me déchire ! Elle me ronge ! Elle m’anéantit ! Je vous en supplie ! Aidez-moi ! Miséricorde ! » Ça pourrait commencer comme ça. Une viande bien battue devient plus fondante sous la langue. Une pulsion malmenée est toujours davantage maîtrisable. Ou défigurable. Un halètement qui résonne dans une chambre de haute couture, une voix qui te supplie d’être pénétrée, qu’on lui morde le sein, qu’on lui dévore la chatte, voilà de la tendresse. Voilà de la chaleur humaine. Voilà ce qu’il nous reste. L’héroïne. Veronika Voss – FASSBINDER [N]. La démultiplication des réels. Et l’enchevêtrement des moyens de fuite. Elle est amour. Devant un public de candidats à l’exil.
Mais non ça commencera pas comme ça.
« Je sors tout de suite. Putain, t’es une plaie. Hey l’Américain. Je suis toujours là. Je fais une manucure. Tout va bien ? Tu bronzes ? Ne brûle pas. » Ça pourrait commencer comme ça. Car je le redis, j’ai la confess’ haute température. Et je pense peu quand il faut aller au charbon. J’ai la technique pour le rendre ardent. Qu’il ait le goût acre d’une touffe ou le parfum « marais salant » d’une queue. Tous pareils. Tous dans la peur. Tous à vouloir s’affranchir de la rétention dont ils ont tous conscience. Pire. Je leur fais croire que l’émancipation de masse passera par moi. Je te fais croire ce que tu veux, tu sais. Ce que tu veux. Je me rentrerai un AK47 dans la chatte pour toi, ma révolutionnaire. Jusqu’au chargeur, que je prendrai soin de décharger sur ton charmant minou, maintenant que tu es révolue. Ici c’est « Gomorra » – GARRONNE [N]. Ou bien Ana Vocera. Pas « Mesrine » version Melville bon marché. Un truc sec, pur. Cruel. Un truc où la minute vaut un sacrifice. Ou la salive vaut une crue. La vie, juste la vie.
Arrêtez tout.
Tant que tu n’auras pas les moyens de ton désir. Ça ne commencera pas.
Fin de mission.
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ana vocera
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