Sarko-Obama, y’a même pas photo
Depuis l’élection de Barack Obama, la Sarkozie vacille et le mouvement social se réveille. Nicolas Sarkozy fait tout pour ne pas avoir l’air de changer de discours sur la méthode, ni même de méthode, d’ailleurs. Après la mobilisation du 29 janvier, d’une rare ampleur (1 à 2,5 millions de personnes, n’en déplaise au gouvernement), le président français a dit avoir entendu (sur le mode du « je vous ai compris » gaullien) mais ne veut pas de relance par la consommation. Pas plus qu’il ne critique, à la différence de son homologue US, les bonus boursiers... Il s’adressera jeudi soir aux Français à la télévision et la radio (les conférences de presse sont bannies, l’échange frontal avec les électeurs lui est en ce moment défavorable, voir le limogeage caporaliste du préfet de la Manche), avec pour objectif de désamorcer toute éventuelle flambée sociale. Le vent de critique est levé, jusqu’au « Figaro » qui souligne que, « dans son grand oral, jeudi soir, Nicolas Sarkozy devra relever le défi d’expliquer la crise aux Français et la pertinence du premier plan de relance ». Les syndicats unis en intersyndicale (une incongruité historique en France, comme le souligne notre Guillaume-en-Egypte), maintiennent la pression. Et dénoncent la fin de non-recevoir de Fillon, qui, déclarait au « Monde », le 2 février : « Il n’y aura pas de tournant de la politique économique et sociale. » Au charbon en ce début de semaine, Fillon et Devedjian défendent donc les 1000 mesures du fameux plan de relance (soit dix par département, expliquait Devedjian ce mardi sur France Inter). Accordons-leur au moins ce crédit, toute ressemblance avec la politique chinoise des 100 fleurs est forcément fortuite (remember : Mao Zé Dong, « que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent »). Il n’y a que les mauvais joueurs type Attac pour faire le rapprochement... Et pendant ce temps, le premier Président noir des Etats-Unis, où l’onde de choc de la crise n’est pas amortie par l’Etat-providence (faute d’Etat-providence...), appelle à réinventer les valeurs d’unité. Et pendant ce temps, Poutine, lui, de plus en plus tsar (même s’il est passé Premier ministre, on continue de le traiter comme seul et unique numéro 1 du Russie), se repose sur les bonnes vieilles valeurs slaves : dans l’imaginaire post-soviétique, où les rêves de grandeur déchue font oublier les massacres commis au nom du communisme, Staline se maintient en grand homme... Sarkozy aussi, d’une certaine manière en appelle à la culture... « La réponse de la France à la crise économique doit être culturelle, et c’est à l’État de porter ce message », dit-il, sans rire, en mettant en place son « conseil pour la création artistique »,. Une vraie langue de bois ? Un nouveau cénacle dont Marin Karmitz sera le délégué général, et qui, on l’imagine, glosera sur l’avenir de la culture, en oubliant de critiquer l’actuel désert culturel français... Mais qu’est-ce que la culture dans l’esprit du Président ? On préfèrerait ne pas accorder à cette question plus d’importance que cela. Sauf que. A la faveur d’une petite phrase sur le téléchargement (« Je n’ai pas été élu pour laisser voler au supermarché »), c’est toute une conception non seulement ringarde, mais dangereuse de la création qui pointe chez lui. Eculé et des plus nauséabonds, l’amalgame entre téléchargeurs et voleurs prouve une fois de plus que le petit Nicolas n’a toujours rien compris au Net -gageons que l’adoption de la loi Hadopi en mars prochain fera encore quelques remous, on y veillera... < 2 >
commentaires
écrit le < 03'02'09 > par <
jaffiche nJd gmail.com
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héhé, à ce propos j’ai fais une affiche sur la différence sarko obama : http://jaffiche.fr/ ?p=221 comme quoi ! :-)
écrit le < 04'02'09 > par <
pilot Noz blogueurinfluent.com
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Obama est le Sarkozy américain. Vous ne me croyez pas ? C’est pourtant évident (juste clique ici).
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