« Le 16 août 2007, le réseau pair à pair (P2P) Skype est devenu instable et a souffert de graves dérangements ». Pour expliquer et justifier l’interruption de service de téléphonie par Internet, Skype a sorti les grands moyens, s’excusant et remerciant ses utilisateurs pour leur patience dans un communiqué publié lundi 20 août.

Près de trois jours pour remettre le système en marche, il n’en fallait pas plus pour que la communauté des utilisateurs (estimée à 50 millions d’usagers réguliers, l’entreprise revendiquant plus de 200 millions de téléchargements) s’émeuve et imagine des attaques malintentionnées. Les pirates attaquant un réseau P2P de téléphonie, était-ce crédible ?

Dans son communiqué officiel, Skype explique qu’à l’occasion d’une mise à jour… de Windows, le système d’exploitation de Microsoft, un bug dans l’algorithme du logiciel de téléphonie online avait été révélé. Microsoft piratant Skype, voilà qui est plutôt comique.
Concrètement, les millions d’utilisateurs de Skype ont tous rebooté leur machine en même temps ou presque après la mise à jour d’un patch sur Windows. Ces redémarrages massifs d’ordinateurs rechargeant Skype au même moment tout autour du monde ont gravement « affecté les resources réseau de Skype ». Une « réaction en chaîne » qui a eu un impact désastreux, privant des millions d’utilisateurs des Etats-Unis au Brésil en passant par la Finlande, le Canada et l’Allemagne de ce système alternatif aux réseaux de télécommunications classiques (et payants).

De fait, le réseau Skype était inaccessible tout le week-end pour la majorité de ses usagers et continue ce lundi à souffrir de coupures intempestives. Skype a tenu à « démentir catégoriquement » toute attaque malintentionnée et a affirmé que les données personnelles des utilisateurs n’ont pas été touchées.