Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Pionnier noise, le trio Borbetomagus fête 30 ans de vacarme aux Instants chavirés le 19/12. © DR
< 18'12'09 >
Sortez ! Borbetomagus, The Cavaliers, Anthony Shakir et les réveillons
(pop’live) Bienvenue dans le tunnel ! C’est rideau ou presque pour les sorties concerts jusqu’à la mi-janvier. La dinde et les flonflons de la nouvelle année emportent tout sur leur passage. Maigre ration donc pour les amateurs de musique live, mais un concert événement à ne pas rater samedi aux Instants chavirés, qui n’ont malheureusement pas (encore) réglé leurs problèmes de subventions coupées mais frappent fort pour leur premier véritable concert de la saison. Ils ne sont pas les seuls à souffrir. La Garden Nef Party, festival angoumoisin qui s’était imposé comme un joli rendez-vous pointu ces dernières années, tire le rideau. Même topo pour le festival caennais bien dans les marges La Terra Trema. Ça se durcit décidément sur les fronts avancés de la culture… Bonne fin d’année quand même et rendez-vous mi-janvier avec, on l’espère, des nouvelles un peu plus roses. Samedi soir, arrêtez tout, bravez la neige et les congères : le trio culte Borbetomagus fête ses trente ans à Montreuil et vous vous mordrez les doigts d’être restés planqués chez vous quand vous verrez fleurir les vidéos sur Youtube. On le sait, depuis une petite quinzaine d’années, la scène du downtown New York 80 et sa sœur siamoise no-wave sont devenues des références courues de la noise et au-delà. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Quelques enregistrements épars, quelques films (de Lech Kowalski, Amos Poe, Edo Bertoglio) et un collectif-un seul qui a traversé trois décennies sans rien céder à son radicalisme originel : Borbetomagus, donc. Depuis 1979, ces trois enfants du vacarme (Jim Sauter, Don Dietrich et Donald Miller) sont demeurés fidèles à leur formule incendiaire qui a fait tant d’émules : deux saxophones amplifiés, augmentés de divers tubes de plastique pour en distordre encore un peu plus le son, et une guitare sacrifiée sur l’autel du bruit blanc, sans laquelle un groupe comme Sonic Youth n’aurait sans doute pas existé (Thurston Moore, fan de la première heure, le dit lui-même, qui ne rate jamais une occasion de remplacer Miller sur scène). Salués à l’époque par La Monte Young pour leur fureur à caramboler le free jazz à la Albert Ayler, les improvisations les plus violemment agressives et une électronique savamment déviante, le trio demeure ultra-respecté outre-Atlantique et ailleurs, toujours éruptif et extrémiste à l’approche de la cinquantaine. On s’emballe, on multiplie les adjectifs… mais s’il faut voir un seul concert de noise dans sa vie, c’est bien celui-là (Instants chavirés, 19/12). Borbetomagus, live à la Knitting Factory de New York, novembre 2000 : Le même soir, dans un registre plus léger, The Cavaliers se chargeront de rallumer la Flèche d’or grâce à leur surf-garage qui emprunte autant à Dick Dale qu’aux Seeds, avec une rage et une énergie totalement jouissives (et tant pis pour les grincheux qui ne voient en eux qu’une pâle resucée des maîtres du genre). Avec aussi Blackpool et Johnny Boy (Flèche d’or, le 19). The Cavaliers live au Zèbre de Belleville (2008) : Toujours le 19/12 (gros embouteillage ce soir-là, avant la trêve des confiseurs), la clique Dirty convie aux platines du Social Club « un héros oublié de la scène techno mondiale », selon l’érudit Pilooski, Anthony « Shake » Shakir. Fondateur du label Frictional, cet Américain fait partie de la scène techno « canal historique » aux côtés de Carl Craig, Claude Young et Juan Atkins. Il sera la tête d’affiche de cette chouette soirée, précédé par la bande habituelle, Andy Blake, Krikor, Dirty Sound System et Pilooski, donc. Les plus valeureux, ceux pour qui le tunnel des fêtes de fin d’année est rituellement le prétexte à des orgies sonores endiablées (et peu importe l’intérêt strictement artistique), trouveront ci-devant super-boum à leur pied. Le 23/12, Soulwaxmas à la Grande Halle de La Villette ouvre ses portes aux vétérans du mash-up, les 2 Many Djs. Les frangins Dewaele se transforment en pères Noël, encadrés par la fine fleur du néo-big beat : Boys Noize, Erol Alkan, Aeroplane et quelques guests se chargeront de préparer les estomacs à la dinde de mamie. « Réveillons-nous ! », suggère le Point éphémère, décidé à faire guincher les Parisiens le dernier soir de 2009. La programmation est encore « secrète » mais on sait déjà que la bande de Mu ne sera pas loin des platines... Pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent ce soir-là, à l’exception de deux soirées techno « classiques » pour les noceurs les plus jusqu’au boutistes : au Social Club Etienne de Crécy et Dactylo, au Rex Club Jennifer Cardini précédée de l’éternelle newcomer Mlle Caro et de Molly pour la bien nommée soirée « One more ». Soirées et concerts 18/12 : New Model Army à la Maroquinerie.
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