Street Art jusqu’au 25/08 à la Tate Modern, Bankside, Londres SE1 9TG, sur les murs extérieurs de la Tate et dans les rues de Londres.
Le Barcelonais Sixe sur les murs de la Tate Modern a imaginé un personnage entre Miro et motifs aztèques, mais buvant du thé... © DR
< 10'06'08 >
A Londres, le street art taille XXL

Londres, capitale du street art ? Depuis la fin mai et jusqu’à la mi-août en tout cas, grâce à l’exposition maousse qu’a imaginé la Tate Modern, l’un des musées d’art contemporain les plus fréquentés au monde, sur ses murs extérieurs. Sans la star Banksy, comme le regrette la presse londonienne, très accro au meilleur de ses représentants nationaux en la matière, « Street Art » a pourtant vu grand, très grand même, comme pour rattraper un retard coupable des institutions culturelles vis-à-vis d’un mouvement artistique plus qu’établi désormais.

Explosion de la cote des street-artistes sur le marché de l’art, multiplication des galeries dédiées aux artistes à la bombe, au stencil ou au pochoir et réel succès des manifestations qui s’intéressent au post-graff avaient tracé la voie. Au programme de l’exposition en plein air de la Tate, un panorama très international de la scène post-graff, avec le Bolognais Blu en pleine montée de popularité depuis que « Muto », son petit bijou de film est achevé (et dont poptronics vous a déjà dit le plus grand bien), le collectif new-yorkais Faile, le Français JR et ses photos noir et blanc chic et parfois choc (à preuve l’image de ce jeune noir braquant son flingue-caméra sur les murs de la Tate), les Brésiliens Nunca et Os Gemeos, ainsi que le Barcelonais Sixeart ont donc été commissionnés pour réaliser leurs installations in situ, sur près de quinze mètres de hauteur sur les murs extérieurs de l’ancienne usine en brique qui abrite la Tate Modern, au bord de la Tamise.

JR en plein montage :



Spectaculaire et historique, ce morceau de street art fait bien sûr grincer quelques dents. A l’origine, l’art urbain entendait s’adresser au plus large public sans passer par la médiation d’institutions forcément rétrogrades. Le ver est depuis longtemps dans le fruit, comme le rappelle l’enquête du « Guardian » sur le marché de l’art urbain et sa hype grandissante, depuis notamment que les stars Angelina Jolie et Brad Pitt ont acheté une œuvre à Banksy pour un million de livres sterling ou que Christina Aguilera s’est amourachée d’un de ses portraits de la Queen Victoria en lesbienne pour sa modeste maison à Los Angeles…

Quand bien même le street art serait en voie de gentrification, c’est toute la ville de Londres (d’autres acteurs de l’art privé ayant profité de l’occasion pour eux aussi offrir leurs murs aux artistes urbains) qui pète de couleurs et de formes. A vérifier avec ces deux port-folio photo alléchants. Et on se prend à rêver d’une telle folie graphique et massive à Paris, qui, côté créativité de ses artistes urbains, n’a rien à envier aux autres nations …

annick rivoire 

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