« Aires de conflu(x)ence », exposition du 4 au 19/04 au Kibla space for art, Ulica kneza Koclja 9, 2000 Maribor (Slovénie).
« Akousmaflore » de Scenocosme, le jardin qui devient musical si on effleure les feuilles. © DR
< 11'04'08 >
« Aires de conflu(x)ence », paysage de flux un peu flou
S’appuyant sur une comparaison un peu hasardeuse entre une liberté de flux effaçant les frontières et le processus d’élargissement de l’Europe, « Aires de conflu(x)ence » juxtapose (devinez...) les aires de confluences que sont Luxembourg, Sibiu, Maribor et... l’Internet. Après les deux « capitales européennes de la culture » 2007, Luxembourg et Sibiu en Roumanie, Maribor, en Slovénie, est jusqu’au 19 avril la dernière étape de cette manifestation artistique qui vise à « cartographier le paysage européen en présentant un panorama de la jeune création artistique européenne ». Un petit jardin surréaliste Au programme de ce dernier volet slovène, cinq installations (toujours sous la houlette de Tincuta Parv) qui poursuivent les problématiques liées à la question du paysage (et de son acception très élargie du terme). Nuno Costa et Filipe Jensen y font vivre « Colony », un objet virtuel tridimensionnel, que l’on pourrait comparer aux « Images génétiques » de Karl Sims. Sauf que « Colony », au lieu de muter et évoluer suivant la logique darwinienne, puise via Internet les données disponibles sur la ville de Porto : température, qualité de l’air, trafic automobile… Une représentation de l’état de santé de la ville. Claudia Robles, elle, détourne l’imagerie satellite et recrée des cartes géographiques imaginaires. Après Sibiu et Luxembourg, l’artiste applique son processus à la ville de Maribor. La Taïwanaise Effie Wu remonte sa roue de plexiglas fixée sur un pied motorisé (vous avez dit Duchamp ?), un outil qui sert d’écran de projection à une jeune femme qui marche tout en faisant défiler un paysage à 360°. « _Zur Form », projet collaboratif de Thomas Kienzl, Gabriele Engelhardt et Florian Grond, retranscrit des formules mathématiques en des formes en trois dimensions qui sont ensuite conjointement présentées dans un environnement 3D interactif, façonnées en sculptures réelles et exposées dans la pure tradition d’une photographie noir et blanc. Quant au duo français Scenocosme, il installe son petit jardin surréaliste « Akousmaflore » où l’on joue de la musique avec les plantes ! Ici, tous les végétaux sont réceptifs aux gestes, chaleur et effleurement de celui qui les touche. Un travail sur le croisement entre nature et technologie, sur l’aura électrostatique des individus, mettant en évidence ce qu’ils nomment un « design de l’invisible ». Effet de trop plein Au total, « Aires de Conflu(x)ence » aura exposé plus de 20 œuvres, programmé 5 évènements éparpillés dans plus de 8 lieux choisis pour valoriser le patrimoine urbain et architectural (5 en Roumanie, 2 au Luxembourg et 1 en Slovénie) et collaboré avec une flopée de partenaires européens dont les Français du Cube ou le laboratoire d’esthétique théorique appliquée de Paris I. Beaucoup de lieux, beaucoup d’événements… un peu trop peut-être. Que reste-il du paysage ? Les liens artistiques et théoriques avec la problématique de départ ne sont pas toujours évidents. Si l’on trouve des corrélations avec la notion de flux dans la performance « Wj’s », conceptualisée et développée par Anne Roquigny et Stephan Kyles (et évoquée ici), ces liens s’effaçaient avec les journées de Sibiu, « Formes spatiales », « Types de mémoire » et « Types d’imagerie et son et leur mode d’interaction » (avec en point d’orgue les ateliers Vj’s de Karen et Marika Dermineur). Quant au workshop de Claudia Robles à l’université d’art et design de Cluj, il s’attaquait à une question peu paysagère, celle du glissement progressif du rôle de spectateur à celui de performer. Si cela n’enlève rien à la qualité des œuvres et des artistes participant au projet, cette manifestation témoigne des manques de liens théoriques et critiques concernant les pratiques émergentes du multimédia aujourd’hui.
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