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Carrefour des Possibles, édition exceptionnelle, de 17h à 21h30 à l’Université Paris Descartes, Faculté de médecine, 45, rue des Saints-Pères, Paris 6e.
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500e Carrefour des possibles, lieu de découvertes et de confrontation des nouveaux usages et projets du Net. © DR
< 15'05'08 >
« L’innovation est dynamique en France »
Le Carrefour des Possibles, c’est un rendez-vous de plus en plus prisé des porteurs de projets innovants, des start-upeurs mais aussi des artistes, des ingénieurs et des chercheurs en interaction sociale. Un rendez-vous d’abord parisien, qui a essaimé dans une dizaine de régions, avec son déroulé à l’américaine : les candidats sont pré-sélectionnés et coachés pour présenter leur projet en six minutes devant un public d’institutionnels (universitaires, chercheurs, hauts-fonctionnaires), d’investisseurs (capitaux risqueurs, banquiers) et de curieux. Une dizaine de projets d’entreprises ou d’associations par soirée, pour aller vite et ne pas lasser, et un apéro qui permet ensuite d’échanger cartes de visite et impressions. Initiative plutôt atypique en France, le Carrefour des Possibles, porté par la Fing (Fondation Internet nouvelle génération, un think tank créé en 2000 « pour faire de la France, en Europe, le creuset d’une dynamique d’innovation numérique au service de la performance économique et du développement humain ») fête aujourd’hui son 500e projet à Paris. L’occasion de rencontrer son organisateur, Denis Pansu. A quoi ça sert, un Carrefour des Possibles ? A élargir son horizon, un principe qui s’applique autant aux porteurs de projets, qui agrandissent ainsi, à partir d’un rendez-vous sympathique, leur réseau de partenaires ou de clients potentiels, qu’aux participants du Carrefour, qui vont élargir leur connaissance des innovations et connecter d’autres projets. Derrière ce 500e projet, dont 300 en Ile-de-France, ce sont 3 000 individus que nous avons rencontrés, soit environ 1 200 projets avant présélection. Le Carrefour est une forme complémentaire des rencontres de la Fing. Au-delà des séminaires et des groupes de travail, nous manquait un format plus convivial et centré autour des porteurs de projets. Nous avons commencé au 5e étage de l’ENSCI (l’Ecole nationale supérieure de création industrielle à Paris, ndlr), pas dans un garage mais dans un grenier, avec une première édition qui comptait déjà 70 personnes. C’était aussi une façon de montrer que bulle ou pas, l’innovation est dynamique en France. Le Carrefour des Possibles a un côté speed-dating américain, avec ses règles de présentation à la tribune en six minutes (avec chronomètre) et scénarisation quasi-obligatoire, pourquoi ? C’est totalement assumé. La France est le pays du colloque et du débat permanent et de la critique de l’institution. Mais nous avons besoin d’encourager les porteurs de projets et de faire concrètement œuvre de mise en contact des réseaux. Cette panoplie de propositions est une façon d’optimiser le temps des porteurs de projets qui n’en ont pas beaucoup, du public qui n’est pas non plus disponible une journée entière. Cela permet également la variété et la diversité. Quelles sont les tendances actuelles des « porteurs de réelles innovations » et donc de nouveaux usages des technologies de l’information et de la communication que vous observez ? La grosse tendance du moment, c’est l’émergence de nouvelles interfaces de communication, soit matérielles, soit logicielles, soit de service et dans certains cas mixant les trois. C’est la conjonction de la miniaturisation, du Web 2.0 (le sous-ensemble qui est en rapport avec les interfaces) et d’une dynamique collective d’appropriation du fait du déploiement du haut-débit. C’est vraiment quelque chose qui explose. En 2007, nous avons vu assez vite émerger dans les Carrefours le boom de la Wii et de l’iPhone. L’autre tendance qui ne fait que commencer, ce sont ce qu’on appelle les scénarios d’usage au bénéfice des utilisateurs, ou comment la technologie va s’adapter à l’utilisateur et pas le contraire. Y a-t-il selon vous une différence dans l’innovation entre la France et les Etats-Unis ? La différence n’est pas notable : sur le plan des technologies on pourrait dire que les Etats-Unis sont en avance, sur la question des usages ce n’est pas du tout évident, la France est la plus avancée sur la question du triple play, en terme d’usage des réseaux haut-débits. Quant au type d’innovation, je sortirais du rapport France/Etats-Unis. On constate des usages extrêmement nouveaux en Afrique et en Asie, comme sur la question des mailings listes par exemple, où l’Amérique latine était en avance dans les années 90. Parce que dans l’innovation, il y a du détournement d’usage. Quand il s’agit de technologies, la contrainte est créative, prenez l’exemple des Touaregs qui ont besoin des téléphones satellitaires mais se servent avant tout des SMS de telle sorte que ça ne leur coûte pas plus cher qu’un GSM. Comment va évoluer le Carrefour des Possibles ? Après avoir fait une édition à Tunis, nous voulons réfléchir à une version Maghreb, un format qui manque à ces pays et qui nous intéresse pour faire circuler les projets. Nous voulons également nous développer en région, en nous appuyant sur un acteur local (chargé de mission, association…) pour mieux faire circuler les projets d’une région à l’autre. Et puis, remettre à plat notre site Internet, notre point faible aujourd’hui, qui n’est pas à la hauteur de ce que nous proposons.
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