Benjamin Weil et Pierre Giner en pleine discussion, avant l’ouverture de "Panorama 14", à propos du Fresnoy, de l’Imaginarium, de Laboral et de l’art à l’ère numérique. © DR
< 19'06'12 >
Imaginarium-Fresnoy : croisement de vues au croisement de la rue
On y revient chaque année, pour faire son marché (programmateurs), pour évaluer les tendances de la création numérique (journalistes), pour s’enthousiasmer et s’agacer de l’excellence du Fresnoy, Studio national des arts contemporains dont la réputation n’est plus à faire. Pour sa quatorzième édition, « Panorama », l’exposition de fin d’année qui rassemble les réalisations des artistes étudiants et artistes professeurs invités ne déroge pas à sa règle, qui mélange des propositions artistiques innovantes et des projets pharaoniques –à l’échelle de l’art contemporain, de la crise économique, de l’âge des artistes recrutés pour deux années d’enseignement de pointe.
En 2012 cependant, un petit nouveau s’est installé dans l’environnement du Fresnoy, de l’autre côté du carrefour, sur une zone industrielle en totale réhabilitation. C’est l’Imaginarium, lieu de rencontre des arts de l’image, des industries créatives et de la recherche, dont Pierre Giner est directeur artistique invité, depuis son ouverture en février dernier, avec Poptronics dans ses bagages. Le petit nouveau a décidé de faire connaissance avec ses voisins en ouvrant ses espaces à un déballage de cartons : après Ankama, « la » grosse boîte de jeux du coin, et le CRRAV, partenaire régional de soutien au cinéma (dont on vous recommande par ici la version glitchée réalisée par Damien Bourniquel pour Poptronics), place donc au Fresnoy et plus précisément à cette curiosité qu’est « Panorama ».
Comme son nom l’indique, « Panorama » présente une « perspective sur la création d’aujourd’hui », explique le commissaire invité Benjamin Weil. Ce Français plus connu à l’international qu’en France, actuel directeur artistique de Laboral, centre d’art et de création industrielle à Gijón (Espagne), cofondateur du mythique Äda Web à New York, plateforme historique de l’art sur Internet, est passé par le SFMOMA à San Francisco, l’Eyebeam de New York, ou encore l’ICA de Londres.
L’Imaginarium présente donc une mini-rétrospective des éditions de « Panorama » (catalogues, dessins et animations préparatoires, sites internet…), en donnant la parole aux protagonistes, Alain Fleischer, le charismatique directeur fondateur du Fresnoy, et Benjamin Weil. Poptronics n’hésite pas à faire la fusion entre les deux lieux… sur l’Internet ! Avant d’en venir à ce « Panorama 14 », une discussion entre Benjamin Weil et Pierre Giner s’imposait pour envisager ce supra-panorama de la création post-cinéma.
De fait, le commissaire invité de « Panorama » doit présenter l’ensemble des réalisations des étudiants et artistes professeurs, sans trier ni hiérarchiser (sinon à la marge, par la scénographie). Difficulté supplémentaire : il conçoit son projet sans connaître les œuvres, toutes étant produites dans les mois, les semaines, voire les jours qui précèdent l’ouverture de l’exposition.
Benjamin Weil n’a cependant pas boudé son plaisir : il a imposé la fin des boîtes noires (ou blanches, elles sont le dispositif le plus courant des expos vidéos, sons, images en mouvement, une façon de cloisonner les œuvres pour éviter le chevauchement sonore) en offrant aux artistes en contrepartie un « catalogue déconstruit ». Lequel catalogue est encore en cours de réalisation, de même que le DVD des films réalisés pour cette édition (le premier sortira début juillet, le second à la fin de l’exposition).
Explications, échanges de bons procédés et points de vue sur la création en temps de crise entre Pierre Giner et Benjamin Weil :
(20 mn, montage Jean-Philippe Renoult, extrait de la discussion augmentée présentée en ce moment à l’Imaginarium.)
A lire : la critique de l’exposition « Panorama 14 ».
annick rivoire
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