Un gramophone, des disques 78 tours et la beauté de la baie de Victoria : le cocktail rafraîchissant de l’automne de DinahBird et Jean-Philippe Renoult. © poptronics
< 03'10'12 >
Chut… je vous écris des Gulf Islands
Le week-end dernier, on pouvait céder à ses portraits sonores lors du festival Island #1 au Cneai, où poptronics se faisait entendre (on vous raconte tout très vite), mais Jean-Philippe Renoult, le héros de la fête, était ailleurs... En résidence au Canada avec sa complice DinahBird, où ils ont emporté un gramophone pour diffuser un peu partout (et surtout dans les endroits les plus incongrus) de vieux 78 tours retrouvés dans un grenier familial. De ce séjour qui visiblement les enchante (« Pour faire du lien social, faire du stop avec un gramophone sous le bras, c’est vachement plus efficace qu’un iPhone 5 »), ils envoient cette carte postale sonore… Cher poptronics, Voici une courte missive sonore que Dinah et moi avons réalisée à partir d’enregistrements à bord du ferry qui relie les Salt Spring Island (Gulf Islands) à Victoria (Vancouver Island), au Canada. Nous avons posé des micros de contact sur la structure du ferry et des micros stéréo pour enregistrer le vent. En fond sonore, « Au Clair de la lune » interprétée par Géraldine Farrar et Edmont Clément en 1913, jouée par le gramophone que nous trimballons toujours avec nous. Un petit clin d’œil à l’historique premier enregistrement d’Edouard-Léon Scott de Martinville dont poptronics avait raconté l’histoire. Nous revenions du célèbre palace Empress Hotel de Victoria, construit en 1907, où les arrière-grands-parents de Dinah allaient parfois prendre le thé, après un périple d’une heure en bateau à rames. La chanson, aujourd’hui, se déploie sur le ferry comme un fantôme... C’est la seule chanson française du répertoire de 78 tours qui appartenait aux arrière-grands-parents de Dinah. Ils se firent livrer une collection de 78 tours importés d’Europe au début années 1910, comme on ferait ses emplettes culturelles sur Amazon aujourd’hui. La grand-mère de Dinah, elle, a conservé ces disques 78 tours auprès d’elle jusqu’à la fin de sa vie, bien après avoir quitté l’île pour le nord de l’Ecosse, quand bien même elle ne possédait plus de gramophone pour les lire. Ces disques étaient pour elle, jeune fille recluse dans la partie sud de l’île, encore difficilement accessible aujourd’hui, bien plus qu’une distraction : ils étaient son lien, sa compréhension et l’échappatoire d’un monde d’où d’autres enfants de son âge étaient rares ou injoignables. Nous serons de retour bientôt, je t’embrasse. DinahBird et Jean-Philippe Renoult - Carte postale sonore « Victoria Ferry » - 2012 (2’50)
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