A l’occasion du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2019, du 1er au 9 février, le focus du jour sur un film parmi les 163 en compétition : « Fest », de Nikita Diakur, en sélection labo.
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Raveurs cassés du « Fest » de Nikita Diakur. © DR
< 05'02'19 >
Clermont 2019, le court du jour 2 : l’animation cassée de « Fest »
Clermont-Ferrand, envoyée spéciale Le film du jour de Poptronics au 41e Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand (un choix forcément très subjectif puisque la compétition 2019 en compte 163), est un court foutraque à l’animation totalement déglinguée du réalisateur Nikita Diakur : « Fest » (teuf) rejoue l’ambiance d’une fête un peu grotesque de marionnettes suspendues par leurs fils, ébauches de personnages qui s’écroulent autour de la baraque à frites, sur fond de musique techno digne des premières raves. Déjà repéré l’an dernier pour « Ugly » (moche), l’histoire d’un chat miteux couvert de prix (d’Ars Electronica à Zagreb en passant par Bristol), le réalisateur né en Russie et formé au Royal College of Art, creuse le sillon de l’« animation cassée », terme qu’il a inventé et qu’on pourrait rapprocher du glitch en vidéo.
Si Nikita Diakur reconnaît que lui aussi, comme bien des réalisateurs d’animation, aimait tout maîtriser à ses débuts, la découverte de l’animation dynamique l’a fait changer d’avis, et de voie… Il utilise les moteurs de simulation dynamique des lois de la physique, généralement appliqués à des effets spéciaux pour les décors de jeux vidéos ou de films. Lui les détourne pour les appliquer à ses personnages marionnettes. Ce cinéma de l’erreur donne bien quelques sueurs au garçon, mais insuffle à ses films « la dimension live que permet le cinéma » (contrairement à l’animation). « Fest » est plus court et plus nerveux que « Ugly ». Surtout, il s’émancipe de la narration, puisqu’il est le fruit d’une net-culture totalement assumée : il revisite deux séquences plutôt cultes de Youtube, la vidéo de Thunderdome 1997, une rave « historique » en Hollande, et les sauts dans le vide déments de Russian Bungee depuis le haut d’immeubles post-soviétiques peu ragoûtants. A l’écran, la musique remixée par David Kamp semble posséder les raveurs marionnettes de « Fest », qui s’envoient en l’air de la plus dingue des façons. Un chouette hommage à la scène rave, « étonnant et divertissant » dixit le réalisateur. A vous de juger : « Fest », Nikita Diakur (2018, 2mn56, Allemagne), sélection labo : Retrouver le court du jour de la veille à Clermont 2019
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