A l’occasion du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2019, du 1er au 9 février, le focus du jour sur un film parmi les 163 en compétition : « Sous le cartilage des côtes », de Bruno Tondeur, en sélection labo.
« Sous le cartilage des côtes », de Bruno Tondeur, une animation pour hypocondriaques. © Autour de minuit
< 07'02'19 >
Clermont 2019, le court du jour 4 : « Sous le cartilage des côtes »
Clermont-Ferrand, envoyée spéciale Bruno Tondeur, le réalisateur de notre choix du jour au 41e Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, n’a pas failli à l’ambiance de son film : avant d’intervenir devant le public du festival, mercredi 6 février, il a demandé une aspirine… Confirmant l’intuition qu’on avait eue en regardant « Sous le cartilage des côtes », une fiction animée toute en finesse ainsi résumée : « C’est l’histoire d’un mec qui va mourir… Peut-être. » Il reconnaît d’emblée que « oui », cette histoire diablement troussée d’un hypocondriaque « est partie d’un élément personnel ». On connait tous au moins un proche victime de cette propension à tout exagérer concernant sa santé (à la première égratignure, l’hypocondriaque songe à la septicémie). Un spectateur dira en commentaire que ce film lui a donné envie d’arrêter de fumer. Bruno Tondeur répond : « J’essaie, moi aussi. » On l’aura compris, l’auteur porte l’humour en bandoulière et son personnage dessiné façon BD (une influence que Bruno Tondeur revendique) est un double fictionnalisé, qui fume lui aussi beaucoup et qui, le jour où il crache du sang, se persuade que sa vie est à peu près finie malgré les dénégations de son médecin. Ses angoisses prennent forme (une sorte de gros bibendum rose qui prend de plus en plus de place, des microbes qui pullulent…) et augmentent encore sa solitude, malgré les interactions avec ses collègues de travail. A l’image, deux esthétiques alternent, celles du dessin du quotidien et son spectre chromatique pastellisé (« je me suis imposé cette contrainte de ne prendre que 4-5 couleurs qui ne sont pas imprimables, puisque ce n’est pas un film », dit-il), et celles de la 3D plus brillante des organes qu’il a commandée à un spécialiste. « J’avais envie qu’on plonge à l’intérieur de son corps, et de donner une cassure entre les deux mondes en m’inspirant de cette série dont j’étais fan enfant "Il était une fois… la vie". » Un rythme soutenu par l’alternance du jour et de la nuit, propice aux délires et à l’insomnie, ajoute la touche délicieusement fantasque à ce court belge au « graphisme doux parce que l’histoire est quand même sombre », dit-il. De l’humour noir couleurs pastel. « Sous le cartilage des côtes », Bruno Tondeur (2018, Belgique-France, 13mn), sélection labo, bande-annonce :
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