Smartcity, conférence Nouveaux enjeux urbains, nouvelles formes artistiques en Europe, Activisme urbain et engagement artistique, rendu et présentation publique des Chantiers artistiques dans le cadre d’Emergences, le 30/09, entrée libre sur réservation, tel. : 01 43 66 82 52, Cité internationale universitaire de Paris, Maison internationale, Salon Honnorat, 17, boulevard Jourdan, Paris 14
Distribution gratuite de photos réalisées dans le cadre d’Emergences à la Cité universitaire. © DR
< 30'09'08 >
Emergences 2008 à l’assaut des dessous de la ville

Vite vite, parce qu’on y court faire le tour des installations en vélo (le « smart tour », ça s’appelle...) entre Gentilly, périph et Cité universitaire à Paris, soit des interventions artistiques sur un petit bout de territoire urbain plutôt fadasse, pas simple à habiter ensemble. Vite vite, car le festival Emergences est réduit à une portion plus que congrue côté visibilité cette année : une unique journée de conférences un poil arides, ce mardi, une journée de présentation et rendu des ateliers à l’anglo-saxonne qui se sont déroulés pendant le mois de septembre.

Vite vite, parce qu’il ne faudrait pas zapper cette « édition en danger » comme l’annonce Stéphane Cagnot, son directeur artistique, qui dénonce le désengagement de l’Etat malgré la qualité et l’inscription dans la durée d’un festival qui, en six ans, a réuni plus de 45000 spectateurs. Nouvelles formes, concerts, performances, Emergences n’a pas forcément choisi la facilité, mais dans le paysage des manifestations dédiées aux nouveaux médias, à l’art technologisé, a réussi à imposer son rendez-vous annuel, en concentrant ses forces depuis deux ans sur la ville intelligente.

Bon, évidemment, Smartcity n’est pas le nom le plus intelligent qui soit, il a le mérite d’attirer l’œil de publics qui n’auraient sans doute pas prêté attention à des thémas aussi glamour que « systèmes d’information géographiques », « téléphone mobile et nouvelles représentations de l’espace » ou encore « rayonnements électromagnétiques et bornes wifi »…

Donc Emergences appelle à la mobilisation : l’économie d’Emergences, qui n’est pas accolé à une grosse institution, c’est 50% de fonds propres et le reste d’aides publiques (pour un budget autour de 250 000 euros par édition). L’Etat se désengage massivement de tout ce qui concerne la culture multimédia (abandon des ECM, les Espaces culture multimédia, baisse des budgets Dicream et des subventions des Drac aux projets porteurs de nouvelles technos...), et très concrètement lâche Emergences à hauteur de 30 000 €. « On ne peut pas tous les ans se mettre en danger », explique Stéphane Cagnot pour expliquer cette édition recentrée sur la production, et beaucoup moins sur la diffusion.

Et donc vite vite, on court à la Cité universitaire écouter spécialistes, artistes, sociologues et experts en territoires urbains parler et discuter de « guerrilla gardening » (des activistes qui revégétalisent la ville, sans en demander les autorisations et avec une dimension artistique), de « Cityscan », un outil sur lequel ont planché en septembre des architectes (Zoom, des Grenoblois) qui permettrait de collecter des données sur un territoire pour en augmenter sa lecture par le public. Les données ? Justement le rayonnement électromagnétique, des cartes, des plans, des repères pour visualiser la mobilité, quelques « données sensibles », une cartographie sonore et une autre de la pollution atmosphérique. Un « système d’information géographique collaboratif sous forme de cartes qui servira de base de données à des projets artistiques futurs », ajoute Stéphane Cagnot. Il y sera aussi question d’actions « invisibles » sur la ville (des graphistes ont creusé l’idée d’une signalétique urbaine qui montre l’invisible, type pollution justement ou antennes relais).

De quoi virer totalement parano ou au contraire retrouver une certaine maîtrise sur son environnement, selon le point de vue optimiste/pessimiste qu’on adopte sur le monde tel qu’il va mal.

Vite vite, on y court, et on en revient pour vous raconter l’articulation entre la Smartcity et les workshops du catalan Marcel Li Antunez : l’ancien de la Fura del Baus est un artiste très smart, mais surtout très body art, et fera une lecture autour de sa « métamembrane », une installation « adaptée à la ville », selon Cagnot) ou du britannique Stanza (virtuose ès-Flash).

annick rivoire 

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< 1 > commentaire
écrit le < 08'10'08 > par < circa Utu free.fr >

Smartcity, outre son coté furieusement tendance et un peu a la traine des festivals qui prospèrent plus a l’est (Transmédiale et consort ...) est plutot bienvenu dans le paysage français.

Pour les 45000 spectateurs, merci aux nuits blanches, apparemment bien rentables pour grossir les entrées du festival. Si même en gonflant le nombre de spectateurs et en investissant massivement dans la com et la déco (hélas au détriment du reste) un festival ne survit plus, où va-t-on ?