Helvetica, projection du DVD de Gary Hustwit à l’ICA, jusqu’au 27 septembre 2007, Institute of Contemporary Arts, 12 Carlton House Ter, Londres, de 6 à 8 £.
Bon anniversaire Helvetica, exposition du 3 au 29 septembre, chez Colette, 213, rue Saint-Honoré, 75001 Paris.
Helvetica, projection du DVD de Gary Hustwit à l’ICA, jusqu’au 27 septembre 2007, Institute of Contemporary Arts, 12 Carlton House Ter, Londres, de 6 à 8 £.
Affiche conçue par David Carson pour l’anniversaire d’Helvetica. © David Carson
< 06'08'09 >
Helvetica, 50 ans et toujours sans bâton
(Pop’archive).
Pour une fois, ça n’est pas parce que c’est chez Colette que le côté hype de la chose étonne. Projeté sur écran un peu partout dans le monde depuis début 2007, présenté à Zürich ou Austin, partout c’est le même accueil enthousiaste. Au quotidien britannique The Guardian, Gary Hustwit, le réalisateur, explique sourire aux lèvres : « A Zurich, où le film a fait sa première européenne, il y avait un gâteau géant et huit cent personnes ont entonné bon anniversaire ». L’engouement ne concerne pas un quelconque people d’Hollywood, mais… une typographie, l’Helvetica, dont on fête en 2007 le cinquantième anniversaire. Ne vous grattez pas la tête, vous connaissez forcément l’Helvetica : les enseignes, les logos, les ordis (depuis qu’en 1984, le Macintosh l’a intégré en fonte de base) et les affiches en sont truffées, faisant de cette police de caractère l’une des plus utilisées au monde. Du logo de Tissot à celui d’AltaVista en passant par l’identifiant de Sun ou Muji, son élégance et sa sobriété ont conquis la planète. Et Gary Hustwit, réalisateur de documentaires musicaux et ex-dirigeant de Salon.com, a eu la bonne idée d’en faire un documentaire (sur DVD), qu’il projette un peu partout, et une petite exposition, à voir chez Colette donc (avant la mise en vente du DVD, en octobre chez Colette et en novembre online). Tourné avec toute l’élégance et la finesse que cette typographie suisse exige, le film présenté à Paris retrace l’histoire d’une conquête des signes urbains, via prises de vue de moultes grandes villes (Berlin, Amsterdam, New York…) passées au crible de ces signes en Helvetica. Et c’est comme si la ville était donnée à voir différemment, d’autant qu’une palanquée d’illustres designers (une vingtaine parmi les plus grands, Stefan Sagmeister, Neville Brody, David Carson, Paula Scher, Experimental Jetset) et spécialistes du design tels Rick Poynor, viennent ajouter leur vision de cette fonte un peu spéciale. Décriée par ceux qui aimeraient plus de fantaisie et de baroque, plus d’humanité dans le dessin des jambes et des courbes de la typo, jalousement défendue comme une maîtresse par ceux qui y voient la perfection absolue. Ainsi Erik Spiekermann, « typomaniaque » et graphiste allemand, explique être « objectivement un obsédé de l’Helvetica, je ne peux me l’expliquer, j’adore cette typo, c’est tout ». Un autre explique, enthousiaste : « On peut écrire je t’aime en Helvetica, en light pour plaire, en bold si l’on veut insister ». « Alors que des millions de personnes utilisent et lisent Helvetica dans le monde, je me suis juste demandé pourquoi, explique Gary Hustwit. Me pencher sur la carrière d’Helvetica était aussi une manière pertinente d’explorer cinquante ans de l’histoire du graphisme. » Née en 1957 dans l’usine de fonderie Haas, en Suisse, cette typographie s’appelait à l’origine Neue Haas Grotesk (sic). Elle a été dessinée par Max Miedinger et Edouard Hoffmann, pour répondre à la demande du patron de la fonderie qui souhaitait mettre au goût du jour ses fontes. La mode d’alors faisait revenir au devant de la scène des typos sans serif (le bâton). Le nom définitif, dérivé du latin (suisse), date de 1961, quand l’Helvetica a commencé à sortir de ses frontières pour connaître son incroyable carrière. A Paris, outre le film, on trouvera des affiches spécialement conçues pour l’occasion (signées David Carson, Build et Norm), des pochettes d’albums légendaires (Sonic Youth, Bowie, Kraftwerk….) et des affiches de films. On peut aussi céder à la tentation marchande (temple de la conso-hype oblige) et repartir avec un t-shirt de Blanka… Cet article a été publié la première fois le 10 septembre 2007.
L’icône Susan Kare
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