Il faut sauver le soldat Europe
Le non irlandais au traité de Lisbonne est-il vraiment une mauvaise chose ? L’Irlande, un si petit pays qui pourrait causer le blocage des institutions européennes, voilà qui déplaît fortement aux dirigeants européens, à commencer par Nicolas Sarkozy, qui avait pris son bâton de pèlerin dès son élection pour relancer la construction européenne. Mais les peuples qu’on refuse de consulter directement sur la question, puisque risque il y a d’une déconvenue à l’irlandaise (53,4% ont rejeté jeudi le traité de Lisbonne), sont-ils réellement anti-européens ? Les ministres des Affaires étrangères européens, réunis aujourd’hui et demain mardi à Bruxelles, pousseraient bien l’Irlande à un second vote. Alors que Paris voudrait juguler la crise, et que l’Allemagne entend poursuivre coûte que coûte le processus de ratification, la Grande-Bretagne appelle à calmer le jeu tandis que le Premier ministre irlandais demande l’aide de l’Union... Les médias ont bien quelques suggestions (« Sept idées pour sauver l’Europe chez « Libération », « trois scénarios » de sortie de crise pour « le Nouvel Obs ») et explications au non irlandais, la plus représentative de l’état d’esprit médiatique étant ce « désamour européen » qu’avance « Le Monde ». La presse irlandaise, elle, se contente de rendre compte de l’inquiétude et de l’incompréhension après les résultats. Un peu seules dans le concert de pleureuses, « La Stampa » (Italie) et la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » (Allemagne) reconnaissent le séisme en indiquant que l’Europe peut encore rebondir. Et Guillaume-en-Egypte a bien noté que Nicolas Sarkozy, qui occupera la présidence de l’Union à partir de début juillet, n’a pas l’intention de renoncer à faire avancer le train de l’histoire...
L’icône Susan Kare
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