« Immatérielles », saison numérique de la Maison des métallos, du 15/5 au 7/6, entrée libre sauf concerts, exposition, conférences concerts et performances, Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e.
Les 27 et 28/05 de 12h à 0h, « WJ-spots », « 15 ans d’Internet, état des lieux », tous les quarts d’heure, « artistes, chercheurs et mutants du Web » (dont, pour poptronics, Annick Rivoire et Cyril Thomas) répondent aux questions d’Anne Roquigny, Anne Laforet et Isabelle Arvers sur fond de surf partagé dans les liens rétrospectifs et prospectifs sur la Toile.
Les 30 et 31/05 de 9h à 20h, « World Information City », conférence internationale avec Bruno Latour (Fr), Saskia Sassen (US/Nl), Solomon Benjamin (In), Eyal Weizmann (Il), Stephen Graham (Gb), Christophe Aguiton (Fr), Dominique Cardon (Fr), Zbigniew Smoreda (Pl/Fr), Carlo Ratti (Eu/It), John Urry (Gb).
Le 30/05 à 20h, les 2 et 3/06 à 19h « Upgrade ! Paris », avec RybN (le 30/05), Michaël Sellam et RadioFreeRobots (le 2/06), Apo33 et Jodi (le 3/06).
"Stimuline", concert audio-tactile de Julien Clauss et Lynn Pook ou l’expérience intime en groupe. © DR
< 27'05'09 >
« Immatérielles », ça bouge sur le front du numérique

Ce n’est pas une exposition, ni un programme de conférences. Ce n’est pas non plus un festival. La première « Saison numérique » de la Maison des métallos, l’établissement culturel qui se cherche de la Ville de Paris, est un vaste fourre-tout aussi difficile à saisir qu’à comprendre, faute sans doute de point de vue d’ensemble sur ces propositions.

Sous la bannière « Immatérielles », donc, des installations d’artistes nouveaux médias à l’intégrité réelle et que poptronics aime (Nicolas Clauss, Electronic Shadow, collectif MU, Lynn Pook…), des conférences quotidiennes (les « MC dates ») avec des acteurs du numérique. Des initiatives et performances intrigantes à suivre, à l’instar de « WJ-spots », qui reprend le dispositif de WJing (l’équivalent d’un set de VJing à partir des flux du réseau) pour interroger des « artistes, chercheurs et mutants du Web » (dont deux représentants de poptronics) sur quinze ans d’Internet. Avec Futur en Seine, la « fête du numérique » de la région Ile-de-France pour booster les nouvelles technologies franciliennes (à partir de ce week-end, on y revient), c’est aussi le rendez-vous attendu de « World Information City », la conférence internationale qui, pour la première fois, s’arrête à Paris et travaille en étroite collaboration avec le tout nouveau et prometteur Médialab de Sciences-Po Paris. Bruno Latour, Saskia Sassen, John Urry… le simple énoncé des participants donne une petite idée de la haute tenue des débats, autour des questions des « transformations urbaines dans un monde numérique et connecté » (on en reparle fissa aussi).

Roboratif et tous azimuts, le programme de ces « Immatérielles » signe en tout cas un tournant notable et qu’on espère durable de la politique culturelle parisienne : les choses bougent sur le front du numérique. Avant l’ouverture de la Gaîté lyrique l’an prochain dans la capitale, le centre d’art dédié à ces nouveaux médias et aux musiques actuelles, c’est en effet la première fois à Paris que les acteurs fédèrent leurs initiatives, à la différence du précédent qu’avait constitué Villette numérique (une biennale décidée par le gouvernement de gauche, morte dès sa troisième édition…). Collectifs, artistes, médias, centres d’art (du Cube d’Issy-les-Moulineaux au centre des arts d’Enghien-les-Bains), curateurs et chercheurs sont pendant trois semaines réunis « physiquement » pour évaluer et donner à voir les mutations digitales. « De la “sociabilité Facebook” à la “mise en ligne de la culture”, des “nouvelles images” à la “ville numérique”, les îlots de notre vie sociale commune échappant à l’impact des nouvelles technologies se raréfient... “Immatérielles” propose une saison de rencontres et de découvertes pour se familiariser avec notre monde numérique », revendique d’ailleurs Guillaume Renoud-Grappin de la Maison des métallos.

Un regret cependant, et de taille : à aucun endroit, pas plus sur le site Internet que sur place, il n’est fait de passerelle entre ces « Immatérielles » 2009 et les « Immatériaux », l’exposition fondatrice au centre Pompidou (1985). Conçue par le philosophe Jean-François Lyotard, il y avait été question pour la première fois d’art numérique. La mémoire numérique flancherait-elle ?

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< 1 > commentaire
écrit le < 28'05'09 > par < paw coQ wap.do >
La mémoire numérique flanche absolument. Ce n’est pas la seule mais cette manière de croire constamment inventer la poudre est parfois gênante.