(Pop’archive). A ceux pour qui le retour scénique de Superflu est indifférent,

A ceux qui croient que le rock français se limite à Jean-Louis Murat quand il se prend pour Neil Young,

A ceux qui détestent la poésie du quotidien parce que ça leur rappelle Philippe Delerm,

A ceux qui pensent que sortir trois disques en dix ans est une jolie preuve de paresse, tiens,

A ceux pour qui le français n’est pas une langue rock,

A ceux qui pensent que Bonnie « Prince » Billy est une chanteuse britannique à forte poitrine,

A ceux qui pensent qu’appeler un album « La chance » porte forcément malheur,

A ceux qui pensent que Dominique A est une femme,

A ceux qui n’ont pas trente ans et toutes leurs dents,

A ceux qui ne supportent pas l’ironie,

A ceux qui détestent les délicatesses mélodiques,

A ceux qui croient qu’avec un nom pareil, Superflu mérite ce qui lui arrive,

A ceux que le gras du bide dégoûte,

A ceux pour qui mettre en pochette une photo de voiture couchée sur le côté est louche,

A ceux qui cherchent « Chamaloc » sur une carte IGN,

A ceux pour qui les Married Monk sont une mauvaise blague,

A ceux que le cinéma français intimiste fait bâiller dès le générique de début,

A ceux qui n’achètent plus de disques parce que ça prend trop de place,

A ceux qui n’ont jamais aimé sur un refrain des William Pears,

A ceux qui n’assistent jamais à des concerts,

A ceux qui n’ont jamais écouté Silver Jews,

A ceux qui ne supportent pas l’humour noir de Bertrand Betsch,

A ceux à qui l’expression « pop à la française » donne des boutons,

On conseillera de ne surtout pas aller au Point Ephémère ce soir.

Ici, un aperçu acoustique de Superflu (session Planète Claire sur Aligre FM).

Une version live du « Cheval de peine » (2006, Bruxelles) :

« Quand Homme Blanc coupe du bois », le clip :

Cet article a été initialement publié le 4 décembre 2007.

benoît hické