« Isea 2008 », International Symposium on Electronic Art, du 25/07 au 3/08 à Singapour.
« The Water Book », film-installation interactive de Clea T. Waite (2008) : le spectateur en touchant l’eau crée un poème mouvant. © DR
< 01'08'08 >
Isea 2008, les arts électroniques à l’eau
(Singapour, envoyé spécial) Que d’eau ! Que d’eau ! Si l’on en croit les tendances repérées à l’Isea, l’International Symposium on Electronic Art, le rendez-vous international des critiques et théoriciens à qui l’on présente expos, manifestations et performances de qualité inégale, du 25 juillet au 3 août à Singapour, l’artiste techno nouveau, moins centré sur son ego, s’ouvre aux problèmes de la planète. Une mutation vers un art écolo, voire éco-protecteur ou éco-utopiste ? Comme pour synthétiser ce courant vert, le collectif Syntfarm propose sa « Syntboutique », qui ne vend rien mais propose observation et prise de conscience. On y trouve des prototypes d’objets usuels, en matière synthétique, censés être liés à une nouvelle définition de l’écosystème. Les produits semblent fragiles, fabriqués à l’aide d’une cire qui rappelle étrangement les objets de la dernière exposition de Matthew Barney à New York. La vie aquatique L’environnement aquatique se stylise et devient ludique pour les australiens Angela Barnett, Andrew Buchanan, Darren Ballingall, Chris MacKellar et Christian Rubino avec « Immersion » (2007) conçue pour l’exposition « Experimenta Play ». Plus proche du monde sous-marin de « la Petite sirène » que d’une expérience biologiste, leur pièce permet de traverser les trois strates composant l’océan, à la découverte de la faune et la flore. Appuyez avec votre pied sur les « bébêtes » (anguille, étoiles de mer et autres poissons) pour entendre un effet sonore couplé à un effet visuel. Les artistes parlent de « symphonie aquatique », dans la réalité, le résultat s’apparente plus aux effets sonores des premiers jeux vidéos. La perche du bio-art Autre lieu, autre expo : celle d’artistes suisses au Lasalle College of the Arts intitulée « Lucie Fields Media Artworks ». On y trouve, à l’exact opposé de la pièce précédente, l’installation vidéo « The Electric Retina » de Jill Scott, ou la rencontre réussie entre le monde scientifique et l’art. Biologiste de formation, Jill Scott adopte la position du cinéaste documentaire. Son projet ? Une description minutieuse des perches, poisson fétiche des laborantins du monde entier. Dans la continuité de ses deux autres expositions, « The Brain Fair » et « Life Science » à Zurich en 2008, elle documente les recherches menées sur les maladies ou les lésions de l’œil humain à partir des différentes parties de ce poisson. Les expériences filmées sont entrecoupées d’interviews tandis que sur un autre moniteur, une caméra subjective nous plonge à la place du poisson. Le tout servant d’écho à une autre installation, celle-ci plus sculpturale. Vision subaquatique versus vision scientifique ! Un jardin suspendu Avec Hina Strüver et Matthias Wüthrich, deux autres artistes suisses, c’est l’action de l’homme sur la nature qui est mise à l’index. Avec « Regrowing Eden » (2007-2008), à suivre sur de multiples plateformes (blog, Youtube, Second Life...), ils imaginent un jardin faussement futuriste, dont les paramètres dépendent entièrement du comportement de l’utilisateur. Et prolonge l’expérience lors de performances où se dessinent à l’aide de bandes jaunes une jungle métaphorique... Leurs performances minimalistes laissent parfois le spectateur sur sa faim, mais l’enjeu se situe ailleurs, dans l’appropriation et la délimitation de l’espace. Eau précieuse Au National Art Museum, dans un style plus aride, la pièce « Sourcing Water » du trio australo-japonais Shiho Fukuhara, Georg Tremmel et Yousuke Nagao. Faute d’avoir reçu le plan des nappes phréatiques et l’emplacement de l’eau potable par les autorités de Singapour, ils ont rajouté au bâton des sourciers un capteur-senseur (qui détecte l’eau) et, en le reliant à un GPS, ont dressé une carte précise des ressources. Dommage qu’ils ne présentent que les bâtons dans l’expo... Le trio n’en est pas à son premier fait d’armes. Au Japon, après avoir collecté toutes les eaux curatives, voire miraculeuses servant lors de traitements homéopathiques, ils contre-attaquent : dénonçant les eaux publiques embouteillées, ils installent une machine qui distille (faussement) l’eau du fleuve… Et établissent des menus à partir de cette eau afin de rendre plus heureux leurs concitoyens… Plus loin, dans un style écolo-poétique, « The Water Book (An Encyclopedia of Water) » de Clea T. Waite, où l’eau, à la fois sujet des vidéos et interface, est polysensorielle et polysémique. Le spectateur plonge sa main dans l’aquarium : l’encyclopédie s’active. La surface de l’eau est striée par les termes qui composent le champ lexical du thème « wetland », « aquaduc » etc., termes qui constituent autant d’entrées pour accéder à cette encyclopédie vidéo où se côtoient données chiffrées, paysages et sons. Pour relier terre et eau, quoi de mieux qu’un pont ? Jodi Rose se transforme en chef d’orchestre avec « The Global Bridge Symphony ». Derrière sa baguette, des architectures, en bois, en acier… Depuis 1995, cette artiste (déjà repérée par poptronics) enregistre les vibrations émises par l’infrastructure des ponts. Ainsi, le pont devient un véritable instrument musical aux sonorités parfois abstraites entrecoupées de craquements de bois et de modulations métalliques. Les possibilités d’une île Après l’écologie, place au politique et à l’histoire. La pièce « So Close the desert isle » de Jason Wee confronte les images satellitaires d’une île revendiquée par deux pays. Ce petit bout de terre, au cœur d’un conflit entre La Malaisie (qui le nomme Pulau Batu Puteh) et Singapour (qui le nomme Pedra Blanca), devient une expérience de pure contemplation. Trois écrans, trois paysages différents du même lieu, tandis qu’au sol, les images satellitaires redessinées en 3D décrivent métaphoriquement le tiraillement politique… La technologie sert ici à pénétrer dans la dialectique des frontières et des territoires. A la Singapour Management University, « Relocations », des artistes malaisiens Hasnul Jamal Saidon et Niranjan Rajah, déploie l’histoire et l’actualité depuis les années 90, via des vidéos et une installation multi-plateformes. Très engagées, leurs œuvres dessinent une vision politique et critique de la Malaisie et de ses traditions. Et les Français dans tout ça ? Ils sont présents à l’instar de la grosse exposition consacrée à Alain Fleischer au Singapour Art Museum, « Time Exposures ». Et on a aimé s’affubler de casques rétro-futuristes pour une « exploration des paysages électromagnétiques et des limites cognitives » promise par le Ghostlab d’Horia Cosmin Samoila et Marie-Christine Driesen. Des casques bourrés de capteurs enregistrent les flux nerveux du cerveau, son énergie. Les enregistrements sont ensuite modulés afin de dessiner des figures géométriques et sphériques en noir et blanc sur un écran…
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commentaire
écrit le < 01'08'08 > par <
info AKd franck-ancel.com
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Dear Colleagues, dear Friends, Today, I was to supposed speak in Singapore, for the second time in the ISEA symposium, on the topic “Border transmission ???. The title of my talk “No Space For This Time ??? is inspired by the future World Fair 2010 in Shanghai. It made following a first presentation at ISEA 06 in California. And it is also the continuation of a theoretical artistic event which I made between Shanghai and Munich in 2005 on an aircraft moving above the borders. As in 2005, then in 2006 and now in 2008, I have always taken contacts with the French embassies and other cultural institutions, as an artist and a theorist of arts and the new media who lives in Paris and is open to all the world. I never received any answers or support from these contacts either in 2005 (Shanghai), nor in 2006 (San Jose), nor at this moment in Singapore. In 2006, the French Embassy in San Francisco presented my participation in ISEA as being supported, just they are now doing in Singapore 2008 (*). This is completely false and has pushed me to cancel this trip to Asia. This desinformation of reality in the name a country’s culture _ while at the same time, all is done in France to no longer support the electronic arts _ is symptomatic of this unacceptable current vision. Afterwards, I will take part in another event in Indonesia and I can not be physically there. But as for ISEA, where my text was published, I will make another virtual proposal from Europe. Also from Paris, by my not physically coming to ISEA but also by this open letter, please believe, dear Colleagues and Friends, my sincere support for the development of technological arts in Asia and everywhere on the planet : in the name of intellectual freedom and of the creative originality… of human beings. Franck Ancel Paris 30th July, 2008. info@franck-ancel.com (*) http://www.ambafrance-sg.org/article.php3 ?id_article=1238
Métavers, tout doit disparaître (et Hubs aussi)
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