16e édition du Sonar à Barcelone, en Espagne, les 18, 19 et 20/06.
L’affiche du Sonar 2009, a rebours de la température locale ? © DR
< 18'06'09 >
Le Sonar 2009 de A à Z

C’est reparti pour un tour de Sonar, le festival des musiques électroniques, dont la 16e édition commence ce soir à Barcelone. Un rendez-vous annuel et mondial tellement incontournable qu’il méritait bien son abécédaire.

A comme affiche : depuis les origines, le festival se démarque par ses visuels aérés et décalés, dont certains sont devenus totalement cultes (Maradona pour l’édition 2002, le retour du Smiley en 2007...). Cette année, le festival produit un court métrage plutôt énigmatique où des espèces de majorettes blanches se promènent dans un désert enneigé. De quoi rafraîchir le festivalier.

Sonar 2009, la bande-annonce :



B comme Barcelone : durant le Sonar, la capitale catalane accélère le rythme déjà bien soutenu des fêtes, qui s’éparpillent au sein d’innombrables show-cases et raouts privés : Club 13, Razzamataz, Nitsa, tous ces clubs vénérables prennent des couleurs internationales pour accueillir la crème des labels électro (Warp, BPitch, Ghostly..., ils sont tous là).

C comme CCCB : depuis 1994, le Centre de Culture Contemporaine de Barcelone est l’écrin du festival. Le Sonar de jour, depuis le déménagement du Sonar de nuit en périphérie de Barcelone, se déploie dans tous les espaces du CCCB, et permet une circulation entre découvertes et concerts à taille humaine (Konono No 1, Alva Noto ou Atom™, etc.). Les nostalgiques du Sonar historique ne se déplacent plus que pour ces trois journées de concerts à taille humaine.

Konono No 1 (Congo), réal. homemadespots :



D comme drogue : depuis les années psychédéliques, l’expérience communautaire de l’absorption de narcotiques a certes changé mais le Sonar, c’est aussi ça. Les pastillas (pastilles d’ecstasy très diluée et bon marché) aident à tenir jusqu’à l’aube et surtout à supporter la foule gigantesque du Sonar de nuit. Les revendeurs de ces produits souvent frelatés sont aussi nombreux que les policiers en civil, parfois habillés en clubbers. En alternative, le festivalier apprendra les déclinaisons du vocable « cerveza » (bière).

E comme expo : le Sonar est devenu l’étape obligatoire des programmateurs d’arts numériques. La thématique 2009 de l’expo SonarMatica ? La mécanique (« Mecànics ») et la réapparition des processus DIY (do it yourself), notamment dans le domaine de la fabrication d’instruments (la célèbre Reactable est née à Barcelone).

F comme Fira Gran : le Sonar de nuit est devenu au fil des années un rassemblement gigantesque, drainant des dizaines de milliers de technophiles éparpillés (80.000 en 2008 !) entre le dôme principal, le SonarClub (Richie Hawtin, Animal Collective, Grace Jones, James Murphy, Moderat, etc.) et les dômes annexes. Gare : le retour en navette est plus que périlleux (imaginer 10.000 valeureux attendant 5 bus).

G comme Garnier : grosse année pour Garnier qui, outre la promotion de son nouvel album, inaugurera une nouvelle branche du Sonar, le SonarKids, comme son nom l’indique pensé pour les oreilles fragiles des enfants, qui gigoteront peinards sur de la musique électronique pendant que leurs parents danseront les bras en l’air et les yeux exorbités sous le soleil catalan.

H comme habitués : Jeff Mills et Richie Hawtin ne manqueraient pour rien au monde le Sonar, tant ils ont réussi à créer un lien avec le public barcelonais qui les retrouve en général un mois plus tard au Monegros festival. Richie Hawtin promet cette année un live A/V qui mixera en temps réel des flux de sons et d’images open-source.

I comme Ibiza : le Sonar lance traditionnellement le début des hostilités sur la côte espagnole. Inutile d’appeler l’Ipsos pour vérifier que, l’été, Barcelone est envahi par des hordes anglo-saxonnes (et allemandes) en route vers le petit paradis qu’est encore Ibiza et ses Macumba attrape-gogo. Si l’esprit Madchester n’est pas loin, il a tout de même pris un gros coup de soleil sur le bob. Et les Catalans de régulièrement pester contre l’envahisseur...

J comme Jones : Grace Jones au Sonar !

Grace Jones - « William’s Blood » (2008) :



L comme labels : avec le Mutek canadien (et la Miami Winter Conference pour les producteurs de dance), le Sonar est le point de rencontre pro des labels électro. Le coin VIP/pro du festival est un havre de paix au cœur du CCCB.

O comme Orbital : le grand retour (gagnant ?) du duo mythique Orbital, fondateur du son techno/electro post-rave au début des années 90 (leur meilleur album, « In Sides », date de 1996). Après des années de pause et de projets parallèles, ils seront au Sonar de nuit le 20.

Orbital - « Chime » live (2008) :



P comme plage : chaque année se pose la question de la fête de clôture du Sonar, annulée en 2007, rétablie cette année, en tout cas traditionnellement organisée le dimanche après-midi sur une plage de la grande périphérie de Barcelone, où sont attendus une poignée de grands noms.

R comme rock : le Sonar, s’il est le rendez-vous annuel des aficionados de techno, fait aussi la jonction avec les groupes à guitares les plus aventureux. On y retrouve cette année nos chouchous Animal Collective. Micachu and The Shapes, Crystal Castles ou le projet RRIICCEE de Vincent Gallo (au CCCB) complèteront le casting.

Animal Collective, « My Girls » (réal. Knowmore Productions) :



S comme SonarRadio : le site du Sonar, en partenariat avec Scanner FM, propose toute l’année sa radio, diffusant l’intégralité de la progammation musicale mais aussi des show-cases et des cartes blanches (cette année : Micachu, Jeff Mills ou James Murphy).

T comme techno : le festival barcelonais demeure le pélerinage techno incontournable. Absolument tous les grands DJ et producteurs y ont un jour joué, d’Andrew Weatherall, Carl Craig, Aphex Twin, Underground Resistance à Daft Punk. Entre légendes vivantes et nouvelles pousses renouvelant le genre, techno rime encore et toujours avec castillano.

X comme XXL : à sa création en 1994, le Sonar était un petit rassemblement de fondus de musiques électroniques et expérimentales dont les soirées se terminaient sur les plages en contrebas du Forum. Il s’est transformé en quinze ans en énorme festival multisponsorisé, à la logistique et à l’affiche impressionnantes. Le développement du Sonar de nuit (80.000 personnes sur trois soirées en 2008, resserrées à deux en 2009) a permis à l’équipe d’Advanced Music de produire le SonarMatica et des concerts d’artistes encore confidentiels. L’an passé, 622 artistes étaient présents, 174 concerts et DJ-sets, 246 créations multimédia et 43 pays représentés.

Z comme ZZZZ : trois jours de Sonar et autant de nuits disons extatiques, voilà de quoi roupiller sévère lors du trajet vers l’aéroport ou la gare de retour. Petit pop’conseil : buvez beaucoup d’eau.

benoît hické 

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