< 05'05'09 >
Le débat politique ? Au fond de la cour, à droite

Amiral de bateau-lavoir, astronaute d’eau douce, bachi-bouzouk des Carpathes, ectoplasme de moule à gaufres, cannibale emplumé, squelette de pantoufle, traîne-potence, Vercingétorix de carnaval, zapotèque… Ah, si seulement les politiques pouvaient s’inspirer du capitaine Haddock quand il s’agit de défourailler à coups de noms d’oiseaux qui volent (bas). Mais pour le manuel des petites phrases assassines, ce serait moins inventif, plus cour de récré, « c’est çui qu’a dit qu’y est », à en croire les échanges suite à la parution, le 30 avril, du livre « Abus de pouvoir » (Plon), le pamplet anti-Sarkozy de François Bayrou.

L’autoproclamé auteur d’un « acte de résistance nécessaire », d’un « ouvrage de combat » entendait peut-être tutoyer l’Histoire et prétendre à la place de premier opposant de France, c’est d’abord avec la garde rapprochée du Président qu’il doit en découdre. Bayrou ? « Un expert en immobilisme, un ayatollah de lui-même ! » (Xavier Darcos), un « Le Pen light » (Alain Minc), « un objet politique non identifié » (Patrick Devedjian). Son livre ? « Un ouvrage rempli de haine, vide de propositions » (Xavier Bertrand, qui reconnaît ne pas l’avoir lu), « un abus de délire » (Laurent Wauquiez), « un petit livre qui n’intéresse personne » (Roger Karoutchi)...

« Il faut toujours accepter la critique (...) Si on ne veut pas de critiques, il ne faut pas être président de la République », refuse de réagir M. Sarkozy, en déplacement au Mémorial de Glières. La neige s’est craquelée, on a cru entendre un souffle sur le plateau savoyard. Avant qu’en off, le Président rajoute : « Je ne vais pas passer mon temps à répondre aux livres écrits sur moi. Il y en a plus de cent cinquante ! Je fais marcher l’édition, ça fait partie du plan de relance. » On a eu peur, on a failli y croire. Allez hop, tous en classe, la cloche a sonné.

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