< 22'07'09 >
Les tontons flingueurs du Parti socialiste

Vivement les vacances au Parti socialiste... Martine Aubry pensait ressouder ses troupes grâce à la bonne vieille technique du bouc émissaire, mais l’échange épistolaire musclé avec Manuel Valls n’a fait qu’envenimer l’ambiance déjà passablement pourrie. Ce week-end, la charge est venue de BHL, qui flingue le PS, cette « maison morte » qu’il faut liquider pour réinventer la gauche. Dans la même veine, Julien Dray avait commis un billet assassin pour la première secrétaire du PS sur son blog, titré « à en pleurer », tandis qu’Arnaud Montebourg versait dans la métaphore médicale lundi (le PS est « tombé dans le formol ») et que l’éternel Jack Lang usait, lui, de l’image botanique en parlant du parti socialiste comme d’un « arbre sec ».

Tout ça pour quoi ? Manuel Valls, qui décidément a très envie d’être candidat en 2012, ne lâche visiblement pas l’affaire. Dans une tribune au « Financial Times » lundi (histoire d’élever le débat hors de nos frontières ?), lui aussi use de la métaphore médicale : le PS est « en danger de mort », ou, in english dans le texte, « France’s Socialist party must change or die ». Le député frondeur défend une « nouvelle doctrine », moins « pompeuse », plus proche de « l’utopie relative d’Albert Camus ».

Le débat devient intéressant ? On parle enfin du fond pour endiguer la désaffection des citoyens pour un parti truffé de candidats à la présidentielle ? Pas au goût du groupe socialiste à l’Assemblée, qui uni comme un seul homme ou presque (Manuel Valls et Arnaud Montebourg étaient absents de la réunion mardi), clame : « Maintenant ça suffit ». Les socialistes, rappellent-ils, sont de « tous les combats » (Hadopi, le travail dominical, la privatisation de la Poste, les fermetures d’usine…) et le groupe PS ne « cautionnera pas dans son camp l’hallali du matin et les torpillages du soir ». Bien, bien, bien...

Retour à l’ordre, suite, avec les caciques : Ségolène Royal réclame qu’on bosse en silence, Jean-Louis Bianco appelle au calme, Jean-Marc Ayrault également. Les médias s’en délectent. Jusqu’au « Monde » qui organisait ce matin un chat avec Pierre Moscovici intitulé « Le PS peut-il disparaître ? » Métaphore pour métaphore, le contrat mafieux de Guillaume-en-Egypte a le mérite d’un certain réalisme. En attendant septembre, quand Martine Aubry tranchera sur le « cas Valls ».

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