Les Anonymous l’affirment : « la cyberguerre 2.0 a commencé le 19 janvier. » Des projets de loi liberticides aux Etats-Unis (Pipa et Sopa, en très net retrait), Hadopi remise en selle dans la campagne présidentielle, Megaupload, le site de téléchargement, interdit par les Américains… Et le numérique se fait politique. Trois réactions, trois façons d’envisager l’après MegaUpload, choisies par poptronics (celle des Anonymous, celle de Côme et Antoine, celle d’Agnès de Cayeux).
Affiche de campagne contre les projets législatifs américains Pipa et Sopa qui prévoyaient de censurer l’Internet. © DR
< 23'01'12 >
MegaUpload fermé, Hadopi piraté, Internet libéré ?
MegaUpload fermé, Hadopi remis en selle dans la campagne présidentielle en France, les Anonymous en pleine riposte, Pipa et Sopa qui coulent aux Etats-Unis… Cette vague d’actualités au moins un effet positif : le numérique (re)devient un sujet politique majeur. Si l’on ne peut que se réjouir de cette nouvelle donne (quelles qu’en soient les conséquences judiciaires et politiques), on aimerait que les médias prennent un peu de distance et la mesure avant de choisir leur camp (personne ou presque dans la presse française pour rappeler que la Commission européenne avait critiqué l’opération anti-MegaUpload, toute ou presque la même presse rappelant que Sarkozy était content de ladite opération…) Pourquoi présenter par exemple Kim Dotcom Schmitz, le sulfureux fondateur de MegaUpload, sous un jour systématiquement défavorable (la campagne anti-gros est ouverte…) ? « Megatruand » pour « l’Express », « autoproclamé ex-hackeur » pour « Libé », « mégalo » pour « Le Monde »… L’affaire rappelle les premières « analyses » après l’arrestation de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, poursuivi pour affaires de mœurs. Les Anonymous, groupe d’hacktivistes à géométrie et géographie variables, échappent également au profilage médiatique classique. Et appliquent à la lettre la logique du « Don’t hate the media, become the media » avec « AnonyNews », postées sur tous les sites de partage vidéo. La version ci-dessous, à destination des internautes francophones, explique comment et pourquoi « la cyberguerre 2.0 commença un 19 janvier 2012 ». Anonymous « Opération MegaUpload » #OpMegaupload : Moins anonymes mais tout aussi inconnus, Côme et Antoine se sont inspirés de la série « Bref » de Canal pour une parodie plutôt irrésistible, qui résume parfaitement l’effet de la fermeture de MegaUpload sur l’internaute de base. « Bref, megaUpload a fermé », de Côme et Antoine : Et pour Poptronics, c’est l’artiste Agnès de Cayeux qui donne un peu de la voix, avec humour toujours. Celle qui n’en est pas à sa première bataille anti-censure nous écrit ceci : « Je comprends plus rien. Ben ouais, quand j’écoute Mireille Mathieu sur Deezer, je suis plombée de pubs pour les bagnoles Kia, “Le pouvoir de surprendre” wahou j’adore... trop belle la caisse Kia, y’a des anims Kia Flash à droite, des images Kia fixes png à gauche, des bandeaux Kia jpg en haut, quelques gifs animés Kia entre deux... C’est la fête, la fête à Mireille, la fête à la bagnole Kia à partir de 9.790 euros. C’est garantir la qualité, me dis-je. Et moi, je paie rien pour écouter Mireille sur la plateforme labellisée, c’est gratos, free. Alors donc, la bagnole Kia qui te surprend pendant mille colombes, tu peux pas la rater, elle est là sous tes clics, tes survols, tes égarements de souris. Ben, moi, je comprends pas le président Sarkozy qui estime dans la nuit de jeudi 19 janvier 2012 à vendredi 20 janvier 2012 sur la récente fermeture de MégaUpload : “La mise à disposition illégale, par ce service, d’œuvres protégées par le droit d’auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d’abonnements de ses usagers.” Je peux pas comprendre... parce que Deezer, moi j’y vais en toute sécurité, plateforme labellisée par la Haute Autorité (le truc à Albanel). J’ai peur, à cause des profits criminels. J’ai peur de la criminalité et je me dis que je vais me foutre en l’air avec cette bagnole Kia aux jantes alliages 17 pouces. Criminel... c’est un terme qui me fout les jetons, et d’ailleurs en lisant le bouquin de Juan Branco édité chez Capricci, “Réponses à Hadopi”, y a même JLG (Jean-Luc Godard) qui emploie cette terminologie, il dit de la loi d’Albanel : “Elle est ridicule et criminelle.” Putain, y’a vraiment du mépris, me dis-je. Mais bon, le truc de la téléphonie mains libres de ma future Kia, Bluetooth, ça me fait kiffer grave. »
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