« Mobilisable », exposition Masaki Fujihata et série de colloques à l’Ensad (Ecole nationale supérieure des arts décoratifs), galerie d’exposition et amphi Rodin, du 19/11 au 8/12, 31 rue d’Ulm, Paris 5e (entrée libre). La série de colloques débute le 19/11 avec « Mobilité, invention technologique et invention artistique » (16h-18h), se poursuit le 26/11 avec « Cartographie relationnelle » (16h-18h) et « Pervasive art » (19h-21h) et s’achève le 3/12 avec « Paysages technologiques » (16h-18h), amphi Rodin de l’Ensad.
Masaki Fujihata, l’un des premiers artistes à avoir travaillé le locative art (un art jouant avec la géolocalisation) en 2005 pour la préparation de "Landing Home In Geneva", installation vidéo interactive. © JLB
< 19'11'08 >
« Mobilisable », l’art qui bouge in situ

Se rendre d’un point A à un point B grâce au GPS en évitant l’errance, le hasard et la possibilité de se perdre. Mater l’avancée des travaux du cousin à l’autre bout du monde grâce à Google Earth. Se balader en ville avec Google Street View sans bouger de son écran. Apprendre la biographie de l’inconnu qu’on vient de croiser sans lui adresser la parole… Les outils technos ont bouleversé la donne du mouvement et de la connaissance de l’autre. De quelle manière les artistes s’en emparent-ils ? Quelles mutations artistiques engendrent ces nouveaux médias du déplacement et de la localisation, la naissance du paysage technologique et les nouvelles formes de cartographie ? Autant de questions auxquelles l’opération artistique, scientifique et culturelle proposée par l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad), intitulée « Mobilisable », entend réfléchir dans le cadre d’un programme de recherches entre universités intitulé « Formes de la mobilité », soit la possibilité de mouvement, la mise en mouvement et la cause du mouvement...

Vaste programme qui offre l’occasion de retrouver quelques pièces désormais classiques du « locative art », grâce à l’exposition de trois œuvres de l’artiste japonais Masaki Fujihata (Golden Nica à Ars Electronica en 1996) avant de plonger dans une série de colloques. Premier artiste à avoir employé le GPS dès 1994 avec « Impressing Velocity-Mount Fuji », Fujihata crée des espaces-temps cartographiques aux niveaux de lecture troublés, qui mêlent réalité objective et subjective. Avec « Landing Home In Geneva », installation vidéo numérique (2005) tirée de la série des « Field Works », il entrelace l’enregistrement du trajet par GPS et l’image vidéo-panoramique. Une visualisation de la mobilité qui le transforme en inventeur d’un système électronique complexe et ultraléger (composé d’un récepteur GPS, d’une caméra vidéo grand angle à laquelle sont fixés micro, ordinateur de poche et boussole électronique). De l’Alsace en passant par la Suisse, Fujihata expérimente des micro-fictions géolocalisées, sur les traces des traducteurs et interprètes exerçant à Genève ou à la rencontre des Alsaciens (« Field-Work@Alsace », 2002). Quand l’espace des langues croise l’espace géographique...

Pour « Orchisoid » (2001), il apprend aux plantes à marcher, tandis que dans l’installation vidéo numérique « Morel’s Panorama » (2003), référence au roman « L’Invention de Morel » de Bioy Casares, il multiplie les niveaux de représentation, jouant de la mise à distance et de la mise en miroir. Le premier colloque « Mobilité, invention technologique et invention artistique », ce soir, lui est consacré.

Extrait de la série des « Field Works », de Masaki Fujihata :

Les quatre autres conférences confronteront chercheurs et artistes autour de la cartographie relationnelle, du « pervasive art » et des outils communicants, des paysages technologiques, de la mobilité et de la reconfiguration urbaine (l’art des foules).

Réservez l’après-midi du 26 novembre pour la rencontre entre Boris Beaude, géographe et chercheur, l’écrivain Philippe Vasset, l’homme du site blanc dont on vous parlait avant l’été et le cabinet hacktiviste graphique Bureau d’Etudes, qui cartographie les systèmes politiques, sociaux et économiques (on leur doit notamment la carte ô combien ramifiée du groupe Lagardère en 2003). Mobilisez-vous, donc.

julie girard 

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