Niobe, (Allemagne, Sonig/Tomlab) en concert à Toulouse (avec Ultralibéral) au Théâtre Garonne, le 17/04 à 20h30, 6€, 1 av. du Château d’Eau, Toulouse (31), dans le cadre de l’exposition « Allons voir là-bas » (jusqu’au 26/04 3, place du Capitole).
Niobe vient d’Allemagne avec des racines vénézueliennes et construit un univers sonore bricolo-nostalgique à découvrir ce soir à Toulouse. © Wolfgang Burat
< 17'04'08 >
Niobe, la voix de son mythe
Aujourd’hui, la Niobé de la mythologie pleure encore, mais ses larmes, au lieu de la source mythologique, se transforment en chansons déchirantes et dilettantes. La fille de Tantale et mère de quatorze rejetons (sept fils et sept filles), les niobides, très fière de sa fécondité, se disait supérieure à la déesse Léto qui n’avait eu « que » deux enfants, Apollon et Artémis. Lesquels vengèrent leur mère en tuant les niobides tandis que Zeus faisait de Niobé un rocher d’où jaillirent des torrents de larmes. A Toulouse ce soir, une Nioberéincarnée montera sur la scène du Théâtre Garonne, en la personne d’Yvonne Cornelius, chanteuse distinguée, moitié allemande moitié vénézuélienne, qui, depuis 2001, sans faire de vagues, a su s’attirer une véritable reconnaissance (notamment en 2006 quand elle reçoit un prix Ars Electronica) avec ses petits arrangements électro-subtils. Niobe a déjà quatre albums à son actif, produits par les labels de référence Sonig puis Tomlab. « White Hats », dernier en date, conçu comme une œuvre nostalgique, réminiscence de temps révolus, conte un séjour imaginaire dans les Alpes suisses dans les années 50, à base de bribes de souvenirs épars et reconstruits. Bricoleuse sonore érudite, Niobe compose une œuvre singulière à partir d’éléments disparates. Bruits et bribes, phrases mélodiques éthérées et chants, constituent une mosaïque sensuelle, illustrant, mieux qu’une encyclopédie, 10000 ans de musiques mythiques où s’uniraient passionnément Karen Dalton et Luc Ferrari sur une bande-son du Penguin Cafe Orchestra. Son talent fécond pourrait même la faire se comparer à la déesse nordique Björk, mais la mythologie moderne de Niobe se distingue aussi par son humilité. « Good ’Ol Owl », (album « Voodooluba », 2004) : « White Hats » (album « White Hats », 2006) :
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