Carl Craig en direct du Mutek à Montréal, DJ Megha (inconnu de nos services) depuis Mumbaï, en Inde, un live de Kinshasa, Congo, suivi (ou précédé, à ce stade, on ne sait plus) d’une performance de la webradio argentine Deck FM... Le collectif Mu, une bande de fous joyeux qui parviennent à concevoir quelques-unes des propositions artistiques les plus barrées (et donc passionnantes) du moment (la croisière European Sound Delta l’été dernier, le festival Filmer la musique ou encore la balade déconstruite au casque de François-Eudes Chanfrault en ce moment à la Maison des métallos) a encore frappé : c’est la nuit partout pendant 24h, ont-ils décidé.

Cette nuit globale, c’est un événement festif, ultraconnecté, participatif et totalement utopiste, qui table sur l’hypothèse qu’en suivant les fuseaux horaires, Non Stop Music Planet peut retransmettre 24h durant, de midi ce samedi à midi demain, une nuit de concerts, performances électro, sonores, clubiques et vidéo. Le mix est pour le coup totalement improbable et les images ci-dessous devraient alterner des créations Internet (Lucille Calmel à Bruxelles), des web-jam avec WJ’s, le système de Web-jing imaginé par Anne Roquigny, la retransmission d’événements ou encore des live-cam (en Chine). Un condensé de net-culture qui pourrait bien être vertigineux, un mélange de Placard et No Music versant Internet, et d’Awdio pour le côté club.

A l’heure où ces lignes sont écrites, le son planétaire provient du Japon. Les deux organisateurs, Olivier Forest et Eric Daviron (qui sont aussi responsables de Filmer la musique) ont imaginé cette performance totale en s’appuyant sur un réseau d’artistes, de radios et clubs, avec dans l’idée la production d’un « film de 24h autour du monde ». Impossible de prédire le résultat de l’expérience, à vivre online depuis chez soi, ou à expérimenter au Point éphémère lors d’une « Paris Battle Party » gratuite et bien barrée elle aussi, de 22h à l’aube ce samedi (avec entre autres Sascii, le projet DJ de Sylvie Astié ou le hip-hop local de Blackara, les rappeurs du 19e).

annick rivoire