Incunable : les Slits.
Les Slits (ici posant pour "Cut", leur premier album) ou la genèse de tout ce qui s’est fait par la suite en matière de jeunes filles irrévérencieuses. © DR
< 22'10'10 >
No more future pour Ari Up, chanteuse des Slits
Ari Up, chanteuse des Slits, vient de mourir d’un cancer, à l’âge de 48 ans. Riot grrrl avant l’heure, elle a marqué l’histoire du punk des origines, dès 1977. En hommage express, poptronics ressort cet incunable prémonitoire, publié le 9 octobre 2007. Les Slits, en français, « les fentes », étaient des chics filles, même si elle cassaient les voitures. S’il n’y avait eu que des garçons dans le punk, le truc aurait été ennuyeux. Ces suffragettes du rock n’ont pas toujours eu bonne presse : on leur reprochait d’avoir été groupies des Sex Pistols. Leur « Jubilee » peut se lire, dans cette capture en concert, comme une réponse brouillon au « God Save The Queen » des Pistols ; on ne se lasse pas de l’intro SM du film, avec torture au pilori d’une Bettie Page en punkette. 1977, c’est l’année punk — il n’y en a eu qu’une. Les Slits sont fondées par Ari Up, dont la mère ne va pas tarder à se marier avec John Lydon (c’est à dire Johnny Rotten des Pistols himself), la batteuse Palmolive, les guitariste Kate Korus et bassiste Suzi Gutsy, rapidement remplacées par Tessa Pollitt et Viv Albertine. Le punk, tout le monde pouvait en faire, alors pourquoi pas les filles. On adorait leurs pseudonymes, on les trouvait sexy provoc à souhait. Avant tout, on adoubait leurs tendances tribal et funky dans un Londres qui ne jurait encore que par le rock’n’roll mâle, même si le punk était là pour le casser. On leur reprochait d’être des filles mais elles s’en moquaient pas mal. Elles survivront au punk jusqu’au début des 80’s, et laisseront deux albums, une poignée de singles décapants, dont l’indémodable et libérateur « In The Beginning There Was Rhythm », produit par l’iconoclaste Pop Group de Bristol. La génération riot grrrl qui leur embraie le pas et toutes les Björk du monde leur disent merci.
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