Interview de François Floret, à la tête du festival la Route du Rock, qui vient de lancer une souscription pour combler un trou de 200 000 €.
La Route du Rock s’est donnée trois ans pour redresser ses finances. © Vincent Moreau
< 12'03'08 >
Pourquoi la Route du Rock en appelle au public

La Route du Rock, l’un des plus pertinents festivals de musique de France, lance un appel aux dons pour combler un déficit de 200 000 €. « Radiohead nous a laissé estimer le prix de son dernier disque sur Internet, que vaut La Route du Rock ? », se demande le texte mis en ligne « à contre-cœur » sur le site du festival malouin. François Floret, qui dirige Rock Tympans, l’association organisatrice, explique les difficultés à survivre économiquement, entre la crise du disque, qui fait exploser les cachets des artistes, et les énormes raouts ramasse-monnaie sans cohérence artistique. Mais se veut rassurant.

« 2007 a été un succès paradoxal : malgré la deuxième fréquentation de l’histoire du festival (24 000 personnes), nous ne sommes pas arrivés à l’équilibre. En dix-sept ans, on a déjà connu des difficultés. On se retrouve aujourd’hui avec un passif cumulé de 200 000 € (pour un budget total d’1,6 million). »

« En septembre, la situation était très préoccupante. Nous nous sommes interrogés sur l’éventualité d’un redressement judiciaire ou d’un dépôt de bilan. J’ai alerté notre commissaire aux comptes et informé nos partenaires publics (mairie, conseil général, région Bretagne), qui ont pris en charge certaines facturations, fourni une aide technique et légèrement augmenté les subventions, autour de 50 000 € au total. Parallèlement, on se débrouille pour restructurer la bête : nous avons dû procéder à un licenciement économique (on n’est plus que trois) et, spontanément, les cuisiniers et certains techniciens du festival nous ont proposé de travailler gracieusement. »

« Les élus nous ont suggéré cette idée de la souscription. Nous n’y étions pas trop favorables, par peur d’effrayer le public et d’éventuels partenaires privés. Le public nous suit sur des programmations audacieuses, c’est déjà un sacré soutien. Mais il faut tester toutes les pistes. Et c’est important de rappeler aux gens que ce n’est pas facile d’organiser des concerts dans ce contexte économique. »

« Heureusement, on était archi complet cet hiver et on a dégagé un petit bénéfice. Notre sincérité est bien perçue, bien comprise. La seule conséquence sur l’artistique, c’est qu’on ne va pas se lancer dans des paris financiers ! Nous allons essayer de faire une magnifique programmation cet été avec des découvertes, quelques jolis noms et quelques têtes d’affiche si possible. Nous nous sommes donnés trois ans pour arriver à tout gratter. Si on peut y parvenir avant, c’est mieux. Mais la Route du Rock n’est pas à l’agonie. »

Le formulaire de souscription :

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matthieu recarte 

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