Premier anniversaire du M.U.R., espace urbain d’exposition dédié aux œuvres d’art éphémères, le 19/01 à 19h, 109, rue Oberkampf, Paris 11e.
Passionné de calligraphie, L’Atlas prend l’écriture comme point de départ de ses interventions murales. Sur son Myspace on peut lire : « Actions tell more than words ». © Jean Faucheur
< 18'01'08 >
Ravalement de façade au M.U.R.

Il vient plusieurs fois par jour, qu’il vente ou qu’il pleuve (et il pourrait tout aussi bien neiger). Il est là, imperturbable, encapuchonné dans sa parka noire, juché sur un escabeau ou une échelle, tout à son œuvre minutieuse et réfléchie. Il a d’abord attaqué le grand panneau de 3 x 8 m du 109, rue Oberkampf avec de petits motifs très fins. C’est au bic qu’il a commencé à travailler le M.U.R. (Modulable, Urbain et Réactif), recouvert pour l’occasion de papier blanc quadrillé. Puis, armé de son cutter, Héphaïstos, anciennement Tom Tom, s’est mis à gratter et découper pour profiter des couches de collages accumulées et ainsi créer formes et couleurs. A la suite de quoi, le mur a été tagué et comme enrichi des interventions anonymes nocturnes et puis… l’œuvre a grignoté l’espace, s’est développée, évoluant et réservant constamment quelques surprises aux passants, avant d’être recouverte.

Le vernissage intermédiaire (l’artiste continuera sa réalisation pendant quinze jours), a lieu ce 19 janvier à 19 h, au croisement des rues Saint-Maur et Oberkampf, à Paris, histoire de fêter le premier anniversaire de cet espace officiellement dédié à la promotion de l’art urbain et géré par l’association le M.U.R. Créé par Jean Faucheur, artiste et affichiste urbain de la première heure (les années 80), le M.U.R. a vu le jour après sa rencontre avec Tom Tom, figure des anti-pubs échantillonnistes (ou scalpeurs de panneaux), qui squattait l’endroit depuis avril 2000. Rejoint par des grapheurs et autres artistes urbains, il passait son temps à recouvrir, charcuter et découper les publicités dudit panneau. La bande a donc fini par gagner la bataille contre les afficheurs, avec le soutien officiel de la Ville de Paris. C’est Jean Faucheur qui en assume la programmation, qu’il souhaite éclectique : « Je veux offrir une visibilité aux artistes, qu’ils soient des pointures de l’art urbain comme l’Atlas, Zevs, Hermés, Epsylon Point... ou qu’ils soient moins connus comme Horphé ou C215. » C’est aussi une manière de rendre ces œuvres éphémères plus accessibles aux passants. « Le M.U.R. est un espace muséal dans un lieu public, une sorte d’œuvre intermédiaire qui crée des passerelles entre l’art contemporain et l’art urbain, entre l’art et le public », explique-t-il.

A raison d’un collage (vernissage urbain) tous les quinze jours, déjà plus d’une vingtaine d’artistes ont été exposés. Et le projet devrait être reconduit pour un an. Une exposition collective à la galerie L.J. Beaubourg (Paris 4e) et la sortie d’un catalogue sont prévues en juin. Pour fêter ses 1 an, le M.U.R. se transformera en surface de projection comme pendant la Nuit blanche. Et puisque l’action de l’association est reconnue d’utilité publique, et que la Ville de Paris manifeste certaines velléités pour réduire les affichages publicitaires, on peut espérer que d’autres espaces similaires voient le jour.

marion kerbœuf  

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< 1 > commentaire
écrit le < 21'01'08 > par < tomtom.schmitt 4e9 orange.fr >
une petite vidéomusique où l’on voit le Mur http://www.blogotheque.net/article.php3 ?id_article=3445