Concerts de Pan Sonic à la Maroquinerie le 3/10 et de Sparklehorse et Christian Fennesz au Trabendo le 4/10 (dernière place à gagner ici).
Pan_Sonic Dernière valse sonique avec les héros finlandais Pan Sonic, en concert ce samedi à la Maroquinerie. © DR
< 03'10'09 >
Sonique week-end

Gros week-end sur le front du son. Avant la réunion au sommet Sparklehorse-Fennesz dimanche au Trabendo (dernière place à gagner ici), ceux qui voudront éviter les premiers embouteillages de la Nuit Blanche opteront samedi soir pour le baroud d’honneur de Pan Sonic. Mika Vainio et Ilpo Väisänen viennent en effet d’annoncer la fin de leur duo, après quinze ans d’expérimentations qui les ont vus repousser les limites de la techno et des machines. Quinze ans à triturer leurs compresseurs et autre lutherie analogique (faite main) et à bâtir une logomachie inédite, délibérément compacte, polaire et granuleuse, oscillant entre minimalisme (les beats, toujours très secs) et maximalisme (l’intensité sonore).

Issu des premières raves nordiques, le duo s’est positionné au carrefour de la musique savante et d’une techno épurée jusqu’à la trame : « Less is more. » Une esthétique qui puise autant dans les sinuosités industrielles d’Einstürzende Neubauten que dans le creuset trash de Throbbing Gristle, dont ils radicalisent les mécanismes jusqu’à forger l’une des technos les plus abrasives qui soient. Après avoir épuisé les oreilles de leurs fans (avec par exemple leur radical album « A » ou le plus récent « Katodivaihe », enregistré avec la violoncelliste de Mùm) et multiplié les collaborations (notamment « Endless » avec Alan Vega), les deux Finlandais ont décidé de se consacrer à leurs multiples projets solo, qui les mènent de centres d’art en design sonore. Mika Vainio vient de publier « Black Telephone Of Matter » (Touch), un album tout en épure et bourdonnements. Ilpo Väisänen poursuit lui ses expérimentations électroniques, notamment pour le label Raster Norton de Carsten Nicolai.

Pan Sonic - « Telakoe » (extrait de « A », 1999) :

Après s’être remis de ce qui pourrait bien être le concert le plus puissant du mois, on ira se lover dans l’univers cotonneux façonné par Sparklehorse et Christian Fennesz, dimanche soir au Trabendo. Le songwriter/producteur Mark Linkous (Sparklehorse) et le raide Autrichien viennent de publier un album dans la collection « In the Fishtank », initiée par le petit label hollandais Konkurrent. Deux musiciens ou groupes, un studio, deux jours d’enregistrement en totale liberté, une recette qui a déjà donné quinze albums, dont les notables collaborations Tortoise-The Ex, Low-Dirty Three, Sonic Youth-ICP-The Ex.

Suite logique d’une première rencontre scénique en 2003, « In The Fishtank » version Sparklehorse et Fennesz, c’est la bande originale d’un rêve éveillé. La pâte de l’Américain, auteur des chansons les plus torturées du rock américain, ses claviers maigrelets et sa voix brisée sont comme étirés par les volutes noise de l’Autrichien, toujours sur le fil de la puissance et de l’émotion, avec sa guitare préparée et ses nappes électroniques jouées façon drone. Jolie nuit des étoiles en perspective.

benoît hické 

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