C’est le printemps (paraît-il) et avec lui le retour du festival Sonic Protest (11-21 avril), qu’on défend toujours très haut à Poptronics.

Revue de détail de la programmation de cette 9e édition, avec en plus, joyeux veinards, quatre places à gagner pour les soirées des 19 et 20 avril. Il vous suffit d’envoyer un mail avec pour objet « concours Sonic Protest » (gentil ! en précisant la date de votre choix et votre nom) à info@poptronics.fr. Premiers arrivés, premiers servis !

Deux places le 19/04 : Red Krayola, Cheveu, trio Barroco, à l’église Saint-Merry, 76, rue de la Verrerie, Paris 4e, à 20h00. Deux places le 20/04 : Palais Schaumburg, Plastobéton, Pied gauche, Coolhaven, Flo Kaufmann, au Cirque électrique, place du Maquis du Vercors, Paris 20e, à partir de 17h.

Programmation complète sur www.sonicprotest.com.

Sonic Protest, c’est la promesse d’un printemps agité, et pas que sur scène ! On ira voir les expos (ci-dessus, les dessins de l’illustrateur punk neurasthénique Blinko à la Halle Saint-Pierre) ou se faire masser acousmatiquement… © Nick Blinko
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Sonic Protest, la preuve par neuf

Amateurs d’expériences sonores extrêmes et/ou étranges voire inédites, réjouissez-vous : cette année encore, le Sonic Protest fera office de grand défouloir de printemps, avec une programmation tout aussi pointue qu’ouverte. Pour cette 9e édition, le festival qui revendique « de participer à un décloisonnement des scènes et d’appeler à un partage des pratiques » (on signe des deux mains) a vu grand : cinquante concerts explosés sur dix jours de programmation dans onze villes et trois pays (France, Belgique, et la très en vogue Suisse) ! Sans oublier une série d’expositions et d’installations, et même... des massages sonores… Un genre d’exploit quand on sait que le festival est inventé par une minuscule équipe autour de Bimbo Tower. Arnaud Rivière revendique à raison un certain « état d’esprit DiY » pour continuer l’aventure.

La débauche d’événements, et c’est suffisamment rare pour être noté, ne change en rien la philosophie du festival. Toujours centré sur l’expérimentation sonore, Sonic Protest reste pointu –et parfois ardu– dans ses propositions, avec un large panel d’invités qui va de la musique contemporaine (Ensemble Dedalus, La Marbrerie, 18/04) au harsh noise wall (collaboration inédite entre Marc Hurtado d’Etant Donnés et Vomir à La Dynamo, le 17/04), en passant par la musique médiévale bourdonnante du duo René Zosso-Anne Osnowycz ou Clarence Manuello en échappée solo inédite de Volcano The Bear (Cirque électrique, 21/04). Sans oublier une séance d’écoute ethnographique avec Kink Gong (Générale du Nord-Est, 15/04) ou la performance « afro-noise » du Britannique William Bennett alias Cut Hands (Centre Fleury-Goutte d’or, 15/04).

Cut Hands - « Who No Know Go Knows », live au Supersonic Festival (2011) :

Aux côtés d’artistes des marges, le Sonic Protest présente aussi quelques figures cultes. Ainsi de Mayo Thompson, cheville ouvrière de The Red Krayola devenu rarissime sur scène (une seule sortie en 2012 au MoMa), dont ce sera l’unique apparition en Europe. Accompagné du guitariste Tom Watson, cet électron libre du rock psychédélique revisitera, en s’emparant des orgues de l’église Saint-Merry, « The Parable of Arable Land », premier album de ce « groupe » essentiel (il est seul aux commandes depuis toujours). Près de quarante-cinq ans après sa sortie, ça reste un monument expérimental.

Si ce concert exceptionnel ne suffisait pas à vous convaincre de passer la porte d’une église, retrouvez donc à la même affiche les Bordelais de Cheveu, qui présenteront leurs nouveaux morceaux dans une association inédite avec Xavier Klaine de la Winter Family, et le Trio Barroco, formation d’« anciens » sous influence krayolienne (Jean-Nöel Cognard, Quentin Rollet et Ben Ajrab). La bonne nouvelle, c’est que Poptronics a deux places à vous faire gagner pour cette soirée qu’on aura du mal à ne pas qualifier d’immanquable (mode d’emploi ci-contre).

The Red Krayola « War sucks », live à Chicago (2004) :

Autre grand revenant, Palais Schaumburg, fugace mais déterminant groupe allemand du début des années 80 qui compta en son sein Thomas Feldmann, F.M. Einheit (Einstürzende Neubauten) ou encore Moritz von Oswald (Maurizio). Sa musique malaxant jazz, new wave et électronique dans un esprit punk apparaît aujourd’hui comme visionnaire. Premier concert en France, et concert unique comme il se doit, au Cirque électrique le 20/04.

Palais Schaumburg - « Wir bauen eine neue stadt » (1981) :

Là encore, on ne saurait trop vous recommander le déplacement (d’ailleurs, on vous y invite aussi, avec deux places à gagner) car cette soirée éclectique verra se succéder les Hollandais allumés (et costumés) Coolhaven, le curieux one man’s band Pied Gauche et ses percussions automatisées ou le bricoleur en chef Flo Kauffman qui proposera, outre une performance, son installation « disk-o-mat », sorte de photomaton capturant des sons sur vinyle.

Torturing Noise et Mei Ziyong, live à Tokyo (2012) :

Impossible de tous les citer, mais quelques artistes de ce Sonic Protest 2013 sont tout à fait recommandables, d’autant plus qu’ils sont pour la première fois en France : les Néo-Zélandais de The Dead C, des The Ex des antipodes (La Dynamo, 17/04), les Chinois noise de Torturing Nurse et la performance inédite de Mecanation, soit Pierre Bastien associé à l’artiste sonore transgenre One Man Nation, venue de Singapour (Centre Fleury-Goutte d’or, 16/04) ou encore les rares Gravetemple, association de Stephen O’Malley de Sunn O))) et de son compère Oren Ambarchi avec le chanteur black metal hongrois Attila Csihar.

Mecanation - Live at Extrapool (2012) :

Quelques mots pour conclure sur le volet arts visuels de cette neuvième édition, éclaté dans divers lieux parisiens. Une cinquantaine de dessins de Nick Blinko, illustrateur britannique neurasthénique et ancien anarcho-punk militant, sont présentés jusqu’à mi-mai dans l’exposition « Hey ! » à la Halle Saint-Pierre.

Du côté de la Générale du Nord-Est, du 12 au 14 avril, on pourra voir une sélection de travaux plastiques et sonores, avec notamment la « CCrash TV » nomade de Jérôme Fino et Yann Leguay et une performance mêlant vidéo et DIY électronique d’Andy Guhl. Enfin ce week-end à la Gaîté lyrique, « Phonoscopie » de Thierry Madiot et Yanik Miossec mêlera massages sonores et acousmonium de poche (réservation conseillée). Bref, jusqu’au 21 avril, tenez vos oreilles en alerte !

Andy Guhl - « The Instrument », live à Naples (2012) :

matthieu recarte 

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