Après-coup sur l’annonce de la mort de Pascal Sevran, l’ex-animateur de France 2, lundi 21/04, une fausse information qui a fait boule de neige médiatique, d’Europe 1 à France 2, de Wikipédia à la blogosphère et inversement.
Jean-Pierre Elkabbach responsable de la boulette médiatique de la semaine. © DR
< 25'04'08 >
Taisez-vous Elkabbach !

« Avant de vous affoler contre la nouvelle concurrence (Internet, gratuits...), vous feriez mieux de faire sérieusement votre métier », commente férocement un auditeur d’Europe 1 après le fiasco médiatique de la semaine. La boîte à claques est à nouveau ouverte, depuis lundi 21 avril, quand Europe 1 balance « l’information » en ouverture de son journal de 19h, pour la démentir ensuite, et s’en expliquer (mais seulement à 22h04 sur son site !) : Pascal Sevran est mort, mais finalement non, il est vivant.

Cette affaire n’est que l’énième bourde de grands médias calquant leur réactivité sur l’Internet, et, partant, oubliant certaines règles élémentaires de prudence journalistique. Le Nouvel Obs s’était distingué avec l’affaire du SMS du président à son ex-femme, fausse info publiée sur son site puis démentie dans le papier. Jeudi 17 avril, c’était Philippe Manoeuvre qu’on donnait mort, un internaute ayant modifié la biographie du journaliste rock sur Wikipédia.

L’affaire Sevran, qui a fait le tour des rédactions et du Web lundi, de Direct 8 à Wikipédia, de Pure People à Yahoo !, et enfin annoncée en direct de l’émission « On n’a pas tout dit », de Laurent Ruquier sur France 2, fait évidemment réagir les internautes : « A vouloir faire un scoop à tout prix l’information devient une désinformation et perd toute crédibilité », commente un lecteur de 20 minutes. « De plus en plus fort, de plus en plus vite, de plus en plus du n’importe quoi. Tout cela pour augmenter l’audience, pour avoir plus d’annonceurs et bien sur plus de fric. Consternant ! », s’énerve un internaute lecteur du Point. D’autres préfèrent prendre ces dérapages à la rigolade. Déjà 174 membres ont rallié le groupe « Je vais appeler Jean-Pierre Elkabbach pour lui confirmer que je suis bien vivant » sur Facebook, et les parodies circulent sur Dailymotion.

C’est au sein de la rédaction d’Europe 1 que l’effet boulette est le plus fort. La Société des rédacteurs (SDR), qui avait publié lundi soir un communiqué expliquant qu’« Europe 1 avait de sources concordantes journalistiques généralement sûres et fiables des informations sur la disparition de Pascal Sevran », avait dû manger son chapeau quand était révélée la source en question : Jean-Pierre Elkabbach, le président d’Europe 1 ! Et deux fois plutôt qu’une, puisque mardi, Elkabbach déclarait « assumer personnellement une erreur collective ». Pour la SDR, « la responsabilité de Jean-Pierre Elkabbach est directement engagée dans cette annonce erronée. Il apparaît que lui seul a été le donneur d’ordre ». Et Elkabbach de manger lui aussi son chapeau, en soirée : « C’est la première grande faute de ma carrière. » D’autant plus grave, monsieur Elkabbach, que le patron d’Europe avait annoncé la création d’un comité d’éthique pour lutter contre les sites internet qui « lancent des rumeurs, des fausses informations, des ragots, des nouvelles non vérifiées ». Tel est pris, qui croyait prendre…

Laurent Ruquier annonce la mort de Pascal Sevran, puis le ressuscite :



« Au revoir et merci », parodie sur Dailymotion :

valérie nescop 

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