La hype, finalement, ça tient à pas grand-chose. Qu’est-ce qui justifie exactement l’emballement autour de The Teenagers, ce lymphatique groupe de pop rock français, sympathique mais finalement assez lambda, ce soir en concert très attendu à Paris ? Hein ? D’accord, c’est le son (pas très passionnant) du moment : un zeste de new-wave à la Bloc Party, des synthés vintage sautillants et une passion inavouée pour le rock shoegaze, alliée à une tonalité gentiment synthétique. Et alors ?

Et alors, embrayant sur un buzz MySpace, l’Angleterre, où le trio s’est exilé, s’emballe pour leurs candides « Streets Of Paris » ou « Starlett Johansson » et voit carrément en eux les héritiers de Gainsbourg, rosissant de plaisir à leur textes « explicites » à faire hurler de rire le premier rappeur US (« Fuck Nicole » ou le refrain « so shocking » de leur tube « Homecoming » : « I’ve got my American cunt »). Résultat : voilà nos trois Parisiens signés sur Merok, le label de Klaxons, produits par Gordon Raphael, responsable des deux premiers albums des Strokes.

Bien sûr, c’est un peu plus consistant que le baby-rock des beaux quartiers qu’on a essayé de nous vendre l’an dernier (mais si, souvenez-vous, les Naast et autres Plasticines, que tout le monde a déjà oublié), mais dans la même catégorie, on sera plus attentif à des groupes largement sous-estimés comme Stuck in The Sound, pour l’énergie, et surtout Nelson pour les compositions aventureuses. Deux qualités dont ces faux Teenagers (ils ont largement dépassé la vingtaine) chaperonnés par les « Inrocks » (passage au festival 2007 avant programmation ce soir aux « Inrocks Indie Club » de la Maroquinerie) manquent cruellement pour l’instant.

Rabat-joie ? Jugez sur pièces : le fameux « Homecoming », classé quatrième single de 2007 par le « NME », qui n’a décidément peur de rien, et le dernier single en date « Love No », à voir ci-dessous.

The Teenagers - « Homecoming » :

The Teenagers - « Love No » :

matthieu recarte