« Après l’avant-garde », série de trois émissions de Yan Ciret diffusées sur France Culture les 1er, 2 et 3/07 à 22h15 dans le cadre de « Surpris par la nuit », podcastées sur le site de l’émission.
Guy Debord (photo extraite de « La Société du spectacle »), figure de l’avant-garde, sous observation critique du documentaire radio de Yan Ciret pour France Culture. © DR
< 03'07'08 >
Une autre avant-garde est possible
Les avant-gardes sont-elles solubles dans la modernité ? C’est la question que creuse Yan Ciret cette semaine sur France Culture avec la série « Après l’avant-garde ». Trois émissions qui reviennent sur 40 années d’expérimentations littéraires, émaillées de documents, de lardées rock et d’entretiens. Et surtout un regard décillé sur une époque contemporaine propice au regain de la colère mais qui en recherche les modalités. Pour les interlocuteurs de Ciret, des écrivains qui malaxent le langage, la chose est entendue : si, à un moment de l’histoire des idées et de l’art, l’avant-garde portait dans ses gênes l’impératif de « porter de l’huile là où était le feu » (Debord), les artistes d’aujourd’hui se trouvent dépossédés de la possibilité de révolution puisque celle-ci est phagocytée et dévitalisée par la chape de plomb idéologique du tout profit. La « bouillie commémorative de Mai 68 », pour reprendre Philippe Sollers (qui, au passage, règle ses comptes avec Debord !), vient de donner le coup de canif final aux dernières utopies révolutionnaires. L’écrivain François Meyronnis surenchérit et convoque Baudelaire (« le démoniaque est l’essence de l’art moderne ») pour souligner que, dorénavant, le « diable est devenu majoritaire donc il n’y a plus d’avant-garde possible ». Fils rouges de ces trois émissions très stimulantes, Christophe Fiat et Patrick Bouvet tentent à leur manière de dépasser cette aporie et racontent leurs goûts pour le cut-up, la tension rock et ce temps post-11 Septembre nourri d’une parano sécuritaire, en forme de quatrième Guerre mondiale à l’ennemi invisible. Pour eux, un autre monde est possible et leurs voix fortes dressent en creux la définition d’une avant-garde qui s’inscrit vaille que vaille dans son époque tout en puisant dans le feu punk. Mention spéciale à la bande-son, pile-poil dans le ton : Nico, Sonic Youth, Burroughs, Richard Hell, P.I.L. Richard Hell et son hymne nihiliste « Blank Generation » (la génération vide) en 1977 :
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commentaire
écrit le < 04'07'08 > par <
abel.a75 5zg gmail.com
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Si "le diable est devenu majoritaire", alors la seule avant-garde possible serait... l’angélisme ?!
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