< 19'05'09 >
Université/ gouvernement : à qui perd perd

Le gouvernement avait misé sur l’essoufflement quasi naturel du mouvement étudiant, entre vacances de Pâques étalées et examens de fin d’année qui approchent. Théoriquement, les contestataires auraient dû rentrer dans le rang. Sauf que. Ce mouvement fleuve qui englobe la colère des enseignants chercheurs et le rejet de la loi LRU sur l’autonomie des universités ne ressemble à aucun autre. Sa longueur d’abord, les formes inédites qu’il a empruntées ensuite, entre ronde infinie des obstinés, cours en plein air et autres lectures de la « Princesse de Clèves »). Et si certaines universités ont décidé de cesser le mouvement, une dizaine tient encore (la Sorbonne, Aix-Marseille, Toulon, Toulouse...).

Valérie Pécresse a donc amorcé une tentative de dialogue hier lundi, en recevant les syndicats étudiants pour discuter de la façon d’organiser les examens (prolongation de l’année universitaire à juillet pour certaines facs, organisation des épreuves en septembre pour d’autres) et d’accompagner les étudiants (bourses prolongées d’un mois pour quelque 15.000 d’entre eux, titres de séjour renouvelés pour les étrangers). Des gestes de bonne volonté gouvernementale qui n’ont pas vraiment été pris comme tels : « Ce n’est pas avec ce qu’elle a annoncé qu’elle va créer les conditions d’une sortie de crise, dit le président de l’Unef Jean-Baptiste Prévost. Il y a encore beaucoup à faire, mais Valérie Pécresse n’en prend pas encore toute la mesure. » De même, les universitaires qui avaient signé un « Manifeste pour refonder l’Université » (publié dans « le Monde » du 15/05) n’ont pas bien pris la tentative de récup’ (toujours dans « le Monde ») de la ministre de l’Enseignement supérieur.

Bref, dans cette histoire, et même si le gouvernement a cédé sur ses projets de réformes (notamment en vidant de sa substance le fameux décret sur le statut des enseignants-chercheurs ou en s’engageant à ne pas supprimer de postes en 2010 et 2011), personne ne sort gagnant ou grandi de l’épreuve, comme le montre à sa façon Guillaume-en-Egypte.

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