Sortie du nouvel album de Wire, « Object 47 », (Pink Flag/Differ-Ant).
Colin Newman, Graham Lewis et Robert Grey, le Wire version 2008. © Adam Scott
< 09'07'08 >
Wire rebranché rock, ça claque (1/2)
Véritable phénix rock, Wire ne fait rien comme tout le monde, apparaissant et disparaissant au gré des humeurs et projets de ses membres. Une carrière à éclipses, pour un conglomérat d’egos de bonne taille qui se refuse à rentrer dans le rang des genres. Wire a touché à tout ou presque (rock, expérimental, noise, électronique…). Et existe quand il a des choses à dire. Le reste du temps, il réfléchit, cherche de nouvelles pistes, incube de nouveaux sons, avant de les jeter comme une évidence à la face du monde. Cette semaine sort « Object 47 », quarante-septième enregistrement du groupe (comme son nom l’indique), et premier album depuis « Send », échappée sonique et claustrophobe datée de 2003. Wire a changé, encore. Devenu trio après trente ans vécus à quatre, revenu aux guitares conventionnelles et à la mélodie. « Object 47 » est un disque étonnant, plus facile d’accès que de coutume, mais fourmillant toujours de trouvailles, du classicisme post-punk de « One Of Us » à la tension sur une corde de « Hard Currency » ou à la conclusion supersonique « All Fours ». Rappelons aux étourdis ce qui fait de ces Anglais une véritable légende : un trio d’albums à la fin des années 70, classiques instantanés qui ringardisent le punk (« Pink Flag » et ses 21 titres excédant rarement la minute trente), réintègrent les synthés (« Chairs Missing ») et signent l’acte de naissance du post-punk (« 154 »), avant premier sabordage en 1980 alors que les dithyrambes s’abattent sur le groupe. Ce premier Wire influencera tout le monde : de la scène hardcore américaine (Minor Threat, Henry Rollins, The Minutemen) à la britpop (Blur ou Elastica, surpris en plein plagiat), des premières tentatives de New Order à R.E.M. ou Cure, en passant par le plus récent revival post-punk (Bloc Party, Franz Ferdinand…). Depuis, Wire a vécu plusieurs vies, se séparant deux fois encore, passant à l’électronique et à la pop (« The Ideal Copy » ou « The First Letter »), avant un virage expérimental amorcé dès « The Drill » en 1991 (un remix d’une heure d’un seul et même morceau) et exploré, notamment sous la férule de Bruce Gilbert, dans sa dernière incarnation (« Send »). Depuis, Gilbert s’est fait la malle, mettant en péril la survie du groupe. Mais Colin Newman, Graham Lewis et Robert Grey ne s’en sont pas laissés conter, comme ils s’en expliquent dans un long entretien avec poptronics. Remontés à bloc, ils reviennent avec cet « Object 47 » toutes guitares dehors, qui vient rappeler que Wire, fleuron de l’afterpunk, est toujours quelques têtes au-dessus de ses imitateurs contemporains. La preuve avec cette leçon de post-punk qui ouvre le disque : « One Of Us », à écouter là tout de suite : (merci à Differ-Ant)
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