« Where do all the tea bags go ? Part 2 », exposition de Kathryn Cooper à la PEEP ! Galerie, 28 Bank Street, Ossett, West Yorkshire, Londres, du 4/01 au 1/02, de 10h à 17h.
Nouvelle "nouvelle génération d’artistes britanniques" ? C’est en revenant sur le parcours d’un sachet de thé que Kathryn Cooper se distingue. © DR
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A Londres, conversation autour d’un sachet de thé

(Londres, envoyé spécial)

En plein cœur de l’Est londonien, entre les stations de métro Bethnal Green et Whitechapel, un quartier très populaire regorgeant de galeries, Kathryn Cooper expose à la PEEP ! Gallery la deuxième partie de « Where do all the tea bags go ? ». C’est lors de la préparation de la première partie de l’exposition, à la Daniel Shand Gallery, fin octobre, que poptronics a rencontré cette jeune artiste née dans le Yorkshire. Point de départ de cette exposition : un sachet de thé. So british !

Kathryn Cooper accumule choses et idées en les « dispatchant » dans plusieurs réalisations sous forme de livres d’artistes, de collages ou de productions sonores. Dans « Where do all the tea bags go ? », elle s’intéresse à la fabrication d’objets aussi banals qu’une tasse de café, une brique de lait ou un sachet de thé, analysant le processus de A à Z, des conditions climatiques nécessaires au bon développement de la plante pour le thé jusqu’au recyclage ou non des déchets, une fois le produit manufacturé. Kathryn Cooper s’attaque ainsi au système économique en décortiquant toutes les étapes de la production mondialisée. Si l’influence du groupe Art & Language est évidemment perceptible dans ce systématisme de la pensée, sa pratique rejoint également les réflexions d’Andreas Siekmann (notamment avec son projet « Aus Gesllschaft mit beschränkter Haftung », présenté à la Documenta 11), celles de Lonnie van Brummelen et Siebren de Haan dans leur film « Monument au sucre  » (2007) mais également de Jean-Luc Moulène (« Produits de Palestine  », 2002-2004) et de certains travaux de Christian Philipp Mueller, récemment exposé au Centre culturel suisse à Paris.

En révélant les facteurs invisibles, voire oubliés, à l’œuvre lors de la consommation d’une tasse de thé, son installation esquisse à grands traits l’économie générale et les diverses entreprises qui interviennent dans la production de cette boisson nationale. Diagrammes, dessins et déchets envahissent l’espace de la galerie, s’étendent sur le sol et grimpent sur les bureaux de l’accueil. La force de ces travaux réside bien dans cet envahissement de l’espace, qui, en un univers compact et clos, force le visiteur à la lecture. Le commentaire écrit n’accompagne pas l’œuvre, il fait œuvre, soulignant chaque digression et chaque échec du raisonnement.

Pour poptronics, Kathryn Cooper commente certaines des pièces de « Where do all the tea bags go ? » (en anglais, of course).

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« The Ecology Of A Cup Of Tea #1 » et « My Consumption #1 » (38 secondes)

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« The Ecology of a cup of tea #1 » (2 mn)

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« Tea Diagram » (1 minute)

cyril thomas 

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