Mémoire(s), 2e biennale Figures de l’interactivité, à Poitiers, du 17 au 27/11, concerts, performances, colloque, master classes.
L’hôtel de ville de Poitiers transformé en surface de projection des SMS des passants lors de la seconde biennale Figures de l’interactivité. © ÉESI /
crédit photo Laurenn Lecroc
< 26'11'10 >
A Poitiers, on hacke les murs !
(Poitiers, envoyé spécial) Ces derniers jours, ordinateurs et cerveaux ont pas mal chauffé à Poitiers, au sein de la seconde biennale Figures de l’interactivité, qui doit beaucoup à Jean-Marie Dallet, directeur scientifique et artistique de la biennale et chef d’orchestre d’une petite troupe constituée à la fois d’artistes, de bidouilleurs et de penseurs. Installations, performances, colloque, master-classes… Cette biennale ne joue pas la carte numérique par effet de mode, bien au contraire, elle tente d’interroger (avec des moyens encore insuffisants), les questions autour des pratiques numériques et des mémoires. La réussite des master classes visitées tient en grande partie de la diversité des participants : hacker en herbe, ardui-nerds, plasticiens, mais également simples vidéastes. Aux commandes, des acteurs de la scène numérique comme Étienne Cliquet, Julien Maire, Jérôme Abel du collectif GOTO10, Bertrand Planes, Patrick Tréguer, mais aussi Alexandre Castonguay. Professeur et artiste venu de Montréal, Alexandre Castonguay combine les logiciels libres à certains objets, lie une vieille caméra à un écran tactile par exemple, afin de retravailler la dimension haptique, notamment dans « Digitale ». Malgré l’absence d’un lieu d’exposition, tous les soirs, quelques expérimentations artistiques viennent rythmer la biennale : le « Human Browser » de Christophe Bruno (qui intervient également ce soir aux Rencontres Paris-Berlin au centre Pompidou) ou la voiture de Peter Sinclair dont poptronics vous a récemment parlé. Ça se joue dans les bars, la rue, les lieux dédiés à la culture, mais se profile également un art de l’enveloppement comme sur la façade de la mairie animée par les SMS des passants. A l’opposé des projections de grandes marques de luxe qui dynamisent leurs vitrines et/ou leurs buildings en faisant appel à certains artistes, ici, le bâtiment se transforme en une surface à jouer… En plein chantier, la place de l’hôtel de ville est une vaste zone très étrange. Face à la mairie, une grande enseigne dont le bâtiment évoque une architecture russe des années 30. Installé presque au cœur du chantier de construction, Julien Gachadoat mixe les textos reçus des passants pour les vidéoprojeter sur la façade… A l’instar des œuvres d’Antoine Schmitt ou des participants du Media Facades Festival, « Gravity » fait tomber les SMS en suivant exactement les axes des fenêtres et autres moulures pour venir s’entasser au pied de l’édifice… Chutes de mots qui semblent conjurer les maux d’une société… Les passants, malgré le froid glacial, se prêtent au jeu, s’amusent, envoient quelques messages d’amour, voire quelques phrases plus politisées telles que « hacker la façade ». Un autre bâtiment, celui de l’Ecole européenne supérieure de l’image, s’anime de formes étranges qui contiennent de très courtes séquences cinématographiques animées… Le mur devient l’épiderme sur lequel les cinéphiles du collectif et projet Sliders (en l’occurrence, Frédéric Curien et Jean-Marie Dallet) tatouent leur architecture filmique, intitulée « Topomovies ».
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