Allan Sekula, jusqu’au 5/04 du mardi au samedi de 11h à 19h, à la galerie Michel Rein 42 rue de Turenne, Paris, 3e.
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« Travailler plus pour gagner plus » (2008), tirage chromogénique contrecollé sur aluminium. © galerie Michel Rein, Paris
< 26'03'08 >
Allan Sekula, working class photo
En attendant une rétrospective, dans quelques mois à la Renaissance Society de Chicago, la galerie Michel Rein expose à Paris la dernière série de l’artiste américain, historien de la photographie, critique et essayiste Allan Sekula. « Shipwreck and Workers » (« Naufrage et Travailleurs ») (2005-2007), déjà présenté à la Documenta de Kassel sous forme d’installation hybride combinant architecture et photographie, stigmatise la précarité du travail, les images s’opposant à la fragilité d’un monument qui se voulait « portable et temporaire ». Figure à contre-courant d’un milieu de l’art toujours enclin à la débauche d’effets et de moyens spectaculaires (pour reprendre Guy Debord), Sekula poursuit sa réflexion sur le photojournalisme, entamée dans les années 70 avec sa façon bien à lui de dépeindre les conditions sociales du monde ouvrier, depuis « Aerospace Folktales » (1973), « This Ain’t China » (1974), « Fish Story » (1989-1995), « Freeway to China » (1998-1999) jusqu’à « Titanic’s Wake » (1998-2000). « Travailler plus pour gagner plus », que présente la galerie parisienne, est la troisième variation d’un procédé photographique initié avec « Alle Menschen werden Schwestern » (« Tous les hommes deviendront sœurs », 1996), puis « Los ricos destruyen el planeta » (« Les riches détruisent la planète », Documenta 2007). Renouant avec la tradition du photomontage allemand et russe, Allan Sekula (né en 1951 en Pennsylvanie) s’inspire du procédé de la lettre anonyme pour produire de mini-électrochocs. Chacune des lettres découpées se superpose à une même image issue d’une série antérieure, manière pour l’artiste de se faire corbeau (non-anonyme) et de remettre en mémoire certains slogans. Allan Sekula est passé de l’image fixe à l’image en mouvement en 2001 pour « Tsukiji ». Une lente maturation qui a fait de lui un cinéaste à part entière, critique et politique. L’autre point fort de l’exposition est donc la projection de « A Short Film From Laos » (2006), présenté à la biennale d’Istanbul en septembre 2007. Sekula y collecte faits historiques et mythologiques (l’absurdité de la guerre, les bombardements massifs) pour tenter de comprendre le paysage parfois désertique qu’il a sous les yeux et les conditions économiques du pays. Il braque sa caméra sur des forgerons ou se place délibérément dans le champ des caméramans du « Pékin Express » hollandais pour dialoguer avec un concurrent dans la capitale laotienne, Vientiane. Voix off amère, la rencontre n’a pas lieu.
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