"Rosto : So Far So Evil...", exposition à l’Espace 60, tlj de 14 h à 18 h, sam de 14 h à 17 h, jusqu’au 16 juin, 1 avenue Jean Jaurès, Annecy. Projection des films de Rosto, le 16 juin à 14h, Bonlieu, petite salle, dans le cadre du festival international du film d’animation d’Annecy, du 11 au 16 juin.
Extrait du roman graphique "Mind my gap", de Rosto, sur le Net depuis 1998... et dont la fin est annoncée pour 2007. © DR
< 15'06'07 >
Annecy fête Rosto, le Tim Burton de l’animation

Rosto est en passe de devenir une star de l’animation, et on s’en félicite. Ses réalisations, courts, dessins, habillages ou encore musique, ont toutes la même facture à la Tim Burton, étranges, décalées et profondément originales. Son univers onirique dérange et trouble délicieusement. Rosto est à l’honneur de la 31ème édition du Festival international du film d’animation d’Annecy, le rendez-vous annuel des professionnels et du grand-public, avec une flopée de films (331 courts, longs, techniques mixtes ou dessin traditionnel), des annonces, des dédicaces pour le grand public... Joann Sfar y tient conférence de presse ce jour pour présenter son projet de long-métrage que le dessinateur tirera de sa BD « Le Chat du Rabbin » et évoquera peut-être son adaptation attendue du Petit Prince de Saint-Exupéry. Canal + y organise une soirée spéciale avec projection du magnifique « U », le long métrage de Serge Elissalde et Grégoire Solotareff (l’auteur-culte des livres pour enfants Loulou le loup).
Annecy qui ratisse large et plutôt dans une ambiance bon-enfant (scolaires et pros mélangés dans des séances où les applaudissements sonnent fort, comme les rires et les sifflets) aurait pu en rester là : du grand public, des grosses productions assurées de diffusion et populaires. En choisissant Rosto, ses personnages au dessin torturé qui lui ressemblent (le Hollandais est doté d’un nez à la Cyrano... voir photo ci-contre), Annecy ouvre toutes les portes de l’animation.
Depuis 1992, Rosto développe et affine son univers, toujours en recherchant l’innovation et en tentant de nouveaux supports et techniques tout en s’avouant dépassé par les surdoués du Web (on n’en croit pas un mot). Lui mélange un dessin virtuose, à base de traits crayonnés et de textures sombres (mais pas que), une attention particulière à la bande son (il a commencé par la musique) et surtout des scénarios qui se répondent et dialoguent d’un film l’autre, via notamment son exceptionnelle trilogie ("Behaeded", "The Rise and Fall of the legendary Anglobilly Feverson" et "Jona/Tomberry"). C’est aussi via le Web et ses principes de narration renouvelés, que Rosto s’est fait connaître, avec son roman graphique à épisodes online, "Mind my gap". Les deux héros aux voix fascinantes Diddybob et Buddybob figurent deux animateurs télé tombant dans un monde parallèle (fin annoncée du roman graphique cette année).
Une sélection de ses réalisations est projetée à Annecy, comme le très "classique" Big White Big Black (réaction à la plongée dans Flash après la trilogie...), tandis que l’exposition à Bonlieu présente une sélection de dessins tirés de son roman graphique sur une musique originale signée par son groupe. Baroque, punk et gore, l’univers du Hollandais est aussi pointu que le bout de son nez. Hautement recommandable.

En amuse-bouche, "The Rise and Fall of the Legendary Anglobilly Feverson" :

annick rivoire 

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