« The Tourists », de Malcolm Sutherland, au programme de la 7e compétition Labo, la sélection nouvelles images du 30e festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, du 1er/02 au 9/02, sur 13 lieux (dont cinq sur le boulevard François-Mitterrand) à Clermont-Ferrand (63).
Poptronics en direct du festival.
« The Tourists », une journée à la plage sur un fond de calypso . © DR
< 06'02'08 >
Clermont 3/6 : « The Tourists », un court sur le vif

(Clermont-Ferrand, envoyée spéciale)

« Ce film ne m’a probablement rien coûté, sauf mon carnet et mon crayon », confesse placidement Malcolm Sutherland, jeune réalisateur du très apprécié « The Tourists », en compétition dans la section Labo du festival international de Clermont-Ferrand. Invité à présenter son précédent court métrage en Croatie, le Canadien découvre la plage envahie de « touristes allemands en shorts ». « Je ne pouvais m’empêcher de penser à eux en pingouins », dit-il avec un regard étonné même pas malicieux. Rentré chez lui, il scanne les dessins croqués sur place, les met en mouvement sur son ordinateur, y ajoute une bande son de calypso (la musique des esclaves de Trinidad, certes, mais aussi celle qui passait sur cette même plage croate), pour envoyer le tout à ses amis, comme une carte postale personnalisée. Résultat, le film de trois minutes circule (d’Ottawa à Annecy en passant par Uppsala,) plaît, court, vif, acide et cruel sans être méchant (les peaux qui grillent au soleil, les gimmicks si pathétiques de tout touriste balnéaire s’emmerdant sur son bout de serviette au soleil, pointant l’horizon pour se changer les idées…).

Sans prétention mais en ayant tout de même en tête quelques références plutôt bienvenues, du Tati pour la façon dont les personnages entrent et sortent des plans, du Chris Ware pour le dessin d’humour-humeur, Malcolm Sutherland est le premier surpris de l’accueil enthousiaste qui accompagne les projections (et sélections) de son film. Pas tout à fait naïf quand même, il envisage de poursuivre sur la même veine, en prenant cette fois pour cible de ses coups de crayon la fête nationale canadienne, la Saint-Jean-Baptiste, en juin prochain. « J’y vais et je dessine », explique-t-il comme s’il définissait une méthode de travail. A l’économie certes, mais aussi en usant d’une forme très actuelle de fabrication. C’est cette façon d’envisager la conception du court métrage d’animation, sans délai de fabrication, qui en fait sa facture « labo ». Comme si, après la génération du home studio (ou du DIY, le do it yourself) qui a façonné les films estampillés nouvelles images, était advenue une génération poussant l’autonomie jusqu’à l’autosuffisance, la rapidité d’exécution en prime.

« The Tourists », à voir ici.

annick rivoire 

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