Revue des festivals de l’été, de Glastonbury à Burning Man en passant par Astropolis ou la Route du rock.
Le plan du Second Fest, un festival à suivre sur Second Life. © The Guardian
< 29'06'07 >
Pop’guide des festivals de l’été

Partir trois jours à l’autre bout de la France (ou du monde) pour avoir son comptant de musique live est devenu un classique de l’été (lire l’excellent guide du festivalier de la BBC, à compléter par ça). Mais en quelques années, le business des festivals a explosé. Alors où aller ? A la volée, poptronics propose sa sélection hautement suggestive et pleine de trous pour la cuvée 2007.

Alors, cette année, je veux un festival…

Pour sentir la foule, les stars, la boue

Les sites immenses, les affiches gargantuesques (autour de cent artistes minimum) et la demi-douzaine de scènes demeurent l’apanage des (toujours plus) grands rassemblements européens. Glastonbury (rien raté : 178000 festivaliers sous la pluie la semaine dernière), Reading, Benicassim, Eurockéennes, Paléo, Roskilde, Sziget, Dour, Pukkelpop, Werchter…, la plupart sont déjà complets. Ils offrent tous sensiblement la même affiche, à base de rock de niche et d’electro grand public, avec tous les groupes du moment (indé, metal, pop) et des artistes ultravendeurs (comme Björk, le 26 août à Rock en Seine). Les concerts jivarisés (beaucoup de groupes à l’affiche pour des performances écourtées) laissent souvent le festivalier sur sa faim, mais sont parfaits mais compléter son tableau de chasse à la va-vite et frimer à la rentrée. Dans cette catégorie, le Fuji Rock japonais (27-29 juillet) est imbattable. Un zapping extrême, entre pointures (Cure, Chemical Brothers, Beastie Boys…), groupes du moment ( !!!, Ratatat, Electrelane, Deerhoof…), légendes indés diverses (Durutti Column, Yo La Tengo, Jonathan Richman, Jarvis Cocker) et stars made in Japan. Un must.

Pour être dans le coup

A ceux qui sont perdus dans la nouvelle cartographie rock (ceux qui la connaissent ont déjà leurs places), Angoulême propose une épatante séance de rattrapage. Pour la deuxième édition de la Garden Nef Party (20-21 juillet), les programmateurs ont rassemblé la crème du rock 2000. Rien à jeter ou presque (Muse) dans cette affiche spectaculaire :  !!!, Animal Collective, Son of Dave, l’homme-orchestre déjanté qui monte, Art Brut, Klaxons, Clap Your Hands Say Yeah, CocoRosie, Arcade Fire, LCD Soundsystem. Un sans-faute (y’a même Luz aux platines) d’autant que le pape folk Howe Gelb (Giant Sand) est aussi de la fête.
Mais l’incontournable, et pas seulement parce qu’il est en bord de mer (d’où de parfaits concerts sur la plage l’après-midi), demeure la Route du rock (15-17 août). Pour sa dix-septième édition, le festival malouin reste fidèle à sa ligne, avec une programmation pointue (Thee, Stranded Horse ou The Besnard Lakes, dates uniques en France), portée par quelques têtes d’affiche qui devraient assurer la fréquentation (Smashing Pumpkins reformé, Sonic Youth revisitant son incunable « Daydream Nation »). Saint-Malo s’offre ainsi le meilleur de la scène indé : les inclassables The Go ! Team, LCD Soundsystem, les Brésiliens CSS, Woven Hand (alias David Eugene Edwards, leader enfiévré de Sixteen Horsepower), Herman Düne, Electrelane et les très attendus Voxtrot, portés aux nues sur le web. Avantage non négligeable : la scène unique du Fort de Saint-Père permet de voir tous les concerts.
Enfin, ceux qui veulent être à la pointe se rendront à Chicago, non pour le Lollapalooza, mais pour le Pitchfork Music Festival (13-15 juillet), organisé par le webzine du même nom. Avec ses revenants (De La Soul, Slint, l’ex-Pavement Stephen Malkmus…), ses étoiles montantes (Klaxons, Grizzly Bear, Of Montreal…), ses marottes (Cat Power, Jamie Lidell, …) et une tripotée de formations inconnues sous nos latitudes. Un autre moyen de frimer à la rentrée.

Pour jouer l’electro libre

Marre des guitares, des punks, de la bière ? Après un détour par Toulouse pour les excellentes sixièmes Siestes électroniques cette semaine (avec Joakim, Schneider TM, Pascal Comelade et Pierre Bastien) dont on parle plus longuement ici, direction la Bretagne encore, à Brest, pour le 13e Astropolis (2-5 août), qui tient cette année encore le haut du pavé electro en France. Rave devenue festival, il reste fidèle à ses origines en offrant une scène au label Underground Resistance, et propose une belle affiche, moins défricheuse qu’à l’accoutumée (Amon Tobin, Chloé, Ivan Smagghe, Miss Kittin…). Mais ceux dont on parle (Nathan Fake, Justice, Digitalism) sont là.
Hors de France, le gigantisme dicte ses lois, avec des line-up longs comme le bras, notamment pour les grands rassemblements anglais de la fin août, Global Gathering (27-28 août, au sud de Birmingham) ou Creamfields (25 août, près de Liverpool), dédiés à la danse et aux DJ stars. Quitte à voir des totems, autant filer dans le désert, non ? Installé à Fraga, près de Saragosse en Espagne, dans une zone propice à laisser exploser les basses, Monegros (7 juillet) a l’une des plus grosses affiches de l’été, revisitant les vingt dernières années électroniques (Derrick May, Richie Hawtin, The Orb, Underworld, Autechre, on en passe) en 20 heures roboratives.

Pour ne pas faire comme les autres

Et si la musique finalement n’était pas le plus important ? Si le plus important, c’était juste d’être ensemble ? L’antienne hippie a du succès ces temps-ci (ensemble, tout devient possible, c’est bien ça ?), mais le Burning Man Festival (27 août-3 septembre) la met en pratique depuis plus de vingt ans. A San Francisco d’abord, dans le désert du Nevada aujourd’hui, ces très new age rencontres musicales accueillent chaque année 35.000 fondus dans un rassemblement qui mêle art et critique sociale. Philosophie des lieux : personne n’est spectateur. Chacun participe donc à la création de la Black Rock City, sorte de poche d’utopie et de radicalité où l’on vit de troc (l’argent est proscrit) dans un concours permanent de l’accoutrement le plus délirant. Au cœur de cette cité éphémère, un immense mannequin de bois, The Man, construit par les festivaliers, qui l’enflammeront après une semaine de paix et d’amour dans une ambiance réputée indescriptible.
Si ça vous fait peur, ou si vous n’avez pas les moyens, reste le quatrième Festival Hippie (9-12 août), en Charente : rien que des groupes de reprises pour des « tributes » à Pink Floyd, Genesis ou Led Zeppelin. On en salive d’avance… mais on tentera plus sagement sa chance du côté du Secret Garden Party, festival select (6.000 tickets) près d’Huntingdon en Angleterre, déplacé cette année à la fin juillet (du 26 au 29) parce que justement, le monde est petit, les organisateurs vont au Burning Man. La superbe page du festival donne une belle idée du site, lui aussi organisé autour de différents camps. Et l’affiche, plus originale que la moyenne, tient la route (Does It Offend You, Yeah ?, Echo and The Bunnymen, Noisettes, Little Barrie...). Un vrai outsider.

Pour être 2.0 jusqu’au bout

Mais si vraiment vous tenez à rester rivé à votre écran, le quotidien anglais « The Guardian » a pensé à vous et organise un festival sur Second Life. Ce premier Second Fest (29 juin-1er juillet) convie notamment Coldcut, Pet Shop Boys, Groove Armada, Hot Chip et les implacables Hadouken !. Pour ceux qui ne sauraient pas comment fonctionne Second Life, le quotidien explique la marche à suivre sur son site (et on y revient fissa). Une initiative sur laquelle fondront les geeks, car on a beau fouiller le Web, difficile de vivre un festival à distance : les diffusions en direct restent excessivement rares, les télés raflant encore les exclusivités. Mais jusqu’à quand ?

matthieu recarte 

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écrit le < 03'07'09 > par < info DQj poptronics.fr >
Pour tout savoir du programme de l’été 2009, c’est par ici : http://www.poptronics.fr/Festivals-d-ete-2009-suivez-le-pop