Seconde Nature, 4eme édition du festival d’Aix-en-Provence (musique et arts électroniques), du 2 au 12 juin, exposition jusqu’au 11/07 à la fondation Vasarely.
En installation-performance d’ouverture de cette 4ème édition de Seconde Nature, « Condemned Bulbes », des ampoules incandescentes de 1000 watts des Canadiens d’Artificiel (2003), jeudi 3/06 à Aix-en-Provence. © Clémentine Crochet / Seconde Nature
< 07'06'10 >
En pleine Seconde Nature

On efface tout et on recommence. Après l’édition cata de 2009 (le festival avait été annulé à la dernière minute, pour de sombres raisons plus politiques que culturelles), Seconde Nature, le festival d’Aix-en-Provence, bat son plein comme on dit quand tout va bien. Exposition à la fondation Vasarely, performances sensibles en semaine et plateaux musicaux éclectiques mais pas trop les week-ends, la recette concoctée par les Aixois en matière de culture numérique n’a pas varié.

Seconde Nature fait partie de la petite poignée de festivals défricheurs et hybrides, où l’équipe, des anciens des Beaux-Arts mais pas que (on y compte par exemple un pop’chroniqueur), rebrasse les cartes de la création numérique. Poptronics, partenaire comme chaque année, augmente même sa présence en 2010 avec la performance dronesque de Jean-Philippe Renoult (artiste et fondateur de Popsonics radio), qui partagera ses petits cailloux sonores au cours d’une masterclass « carte postale sonore » ou d’un atelier « Lumières sonores » (du 4 au 11/06).

La quatrième édition de Seconde Nature, plus étendue dans le temps et dans la ville, est d’ailleurs plutôt orientée art sonore (LA tendance de l’année, on vous le disait...), avec la version 2.0 des « Datamatics » de Ryoji Ikeda. Le Japonais pape du minimalisme fait cliqueter et vibrer les datas, leur donnant une esthétique sonore des plus abstraites, à vérifier le 10 au pavillon noir de Preljocaj (le seul bâtiment d’architecture contemporaine qui vaille le coup à Aix-en-Provence, la ville gangrenée par Ricardo Boffil). C’est aussi un nouvel épisode du « Cinémix » de Radiomentale, sur le film produit par Coppola en 1983 « Koyaanisqatsi » (« Life out of the balance »), un voyage sonore où Jean-Yves Leloup et Eric Pajot remplacent carrément la bande originale de Philip Glass (9/06 de 18h à 22h30)… C’est encore l’installation de Carsten Nicolaï, « Rota », qui joue avec nos nerfs (dans le sens relaxation du terme) et opère une variation sur les ondes électromagnétiques alpha (celles qu’on enregistre au moment du sommeil). Ou encore les ampoules grésillantes et hypnotiques des Canadiens d’Artificiel, « Condemned Bulbes » (2003). L’exposition (on y reviendra), qui opère le rapprochement entre Nicolas Schöffer, l’un des pères du cinétisme et précurseur de l’art interactif, et ces artistes d’aujourd’hui maniant lumière et son : les architectes belges de [LAb[au]->http://lab-au.com/] en vis-à-vis de Véra Molnar, Vasarely et Schöffer, on demande à voir...

Extrait du cinémix de Radiomentale sur « Life out of the balance » :



Mais avant de dormir (et de revenir live sur cette édition 2010), aujourd’hui, en rab d’une programmation déjà assez subtilement dosée, Seconde Nature a décroché la venue de The Chap, le groupe qui monte-qui monte, et qui plus est en mode gratuit, ce soir (21h).

« Fun and Interesting » (2008), The Chap, réal. Adam Lieber - Lawrence Siftel :


Côté scène justement, Seconde Nature s’émancipe un peu de ses origines purement électroniques (comme tous les autres rendez-vous électro, d’ailleurs), en mixant électro (Moderat dans le genre classique de la techno minimale allemande le 11/06, Pantha du Prince, l’Allemand nouvelle génération qu’on adore, toujours dans l’infrabasse et la techno minimale, mais avec clochettes et mélopées douces en sus, ou encore le brillant Chilien installé à Paris Matias Aguayo le 12/06) et pop rock (Oh ! Tiger Mountain le 12/06).

C’est enfin l’occasion de (re)voir la performance « Sonolevitation », dont on vous a déjà parlé lors de sa création à la Transmediale 2009, des Russes Evelina Domnitch & Dmitry Gelfand. Sans vouloir insister, prenez le train pour Aix, quoi.

« Sonolevitation », live à Transmediale 2009 :
annick rivoire 

votre email :

email du destinataire :

message :