Seconde Nature, concerts, installations, performances, les 6 et 7 juin, Cité du Livre, 18 € à 20 €, pass 34 € à 36 €, 8-10 rue des Allumettes, Aix-en-Provence
Flying Lotus en pleine forme hier soir © Benoît Hické
< 07'06'08 >
Garnier, maître du jeu à Seconde Nature

(Aix-en-Provence, envoyé spécial)

C’est par un déluge drum’n’bass démentiel bombardé par Laurent Garnier que s’est achevée la première nuit du festival Seconde Nature à Aix-en-Provence, à l’aube. Le maestro a littéralement retourné la Cité du Livre et en a affaibli les fondations, plus habituées à supporter les pas des étudiants voisins que ce set de 4h très martial… Quelques heures plus tôt, le même, affable et volubile, dialoguait sur le plateau de Radio Grenouille avec Nicolas Provost, l’artiste invité à l’occasion de sa rétrospective filmique aixoise. Un dialogue qui illustre l’esprit Seconde Nature, propice aux rencontres. Celle de Flying Lotus et Chris Clark par exemple, qui rigolaient comme larrons en foire dans les loges de la Cité du Livre, la famille Warp se recomposant pour l’occasion. Aix-en-Provence est depuis longtemps terre d’accueil pour le label de Sheffield, ses paisibles murs gallo-romains résonnant encore des concerts de Squarepusher, Jamie Lidell ou Plaid. Scoop : tout le monde se prépare à accueillir un plateau spécial pour les 20 ans de Warp l’an prochain.

Plus tôt dans la nuit, Flying Lotus avait littéralement médusé la foule par son set érudit et très libre, shaker jouissif qui accouchait d’un mélange inédit de dub step, d’acid house rigolote et d’Aphex Twin désossé (tout le monde les bras en l’air sur la version 2008 de « Windowlicker »). En revanche, le live de Clark, à l’image de son récent album « Turning Dragon » n’a fait que confondre vitesse et précipitation, bien loin des sophistications hip hop de « Body Riddle », son classique de 2006.

Entre deux concerts et avant les réjouissances sonores du soir (le show case Ableton de Monolake, avant son live très attendu, tout comme ceux de Chloé, Transforma et Miss Kittin), le public est invité à déambuler parmi les installations de la cour carrée qui accueille notamment « 5ème Saison » du collectif Arts-Terres. Un plateau bourré de capteurs flotte sur des bidons remplis d’eau, il oscille, vibre, s’illumine et crache de l’infra-basse au gré des déplacements, tel un tapis volant bien vivant et hyper-sensible. Installation qui revient aux fondamentaux (vivre une expérience, sentir, toucher, s’interroger sur son propre corps), loin du tout numérique glacé qui perd quelquefois de vue les pesanteurs terrestres.

benoît hické 

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