« The Voice of Midnight » (Mute/EMI), nouvel album événement des Residents, une véritable histoire musicale adaptée d’une nouvelle de E.T.A. Hoffmann.
Pochette du nouvel album des Residents, le groupe américain le plus mythique de l’histoire de la contre-culture US. © DR
< 12'11'07 >
Exclusif ! Les Residents, l’œil à la bouche
Ils reviennent, et poptronics leur déroule le tapis rouge. D’abord en chroniquant leur tout nouvel album (ci-dessous), ensuite en proposant (rubrique pop’etc) une interview sonore inédite de 2001 (autant dire une exclusivité). Après vingt-quatre albums officiels, bien plus de pirates, treize DVD, un CD-Rom, historique dans l’histoire de l’art multimédia (le fameux Freak Show), une exposition de one minute movies à la collection permanente du MOMA, pléthore de produits dérivés, blogs de fans en pagaille et une pub Levis… les Residents sont de retour. Bon, soyons francs, le groupe le plus secret de la contre-culture américaine n’était jamais vraiment parti. Mais la multiplication de leurs projets avait de quoi perdre l’auditeur. Les fans de la première heure (1971 !) comme les plus jeunes s’y retrouveront. Leur nouveau concept album, « The Voice of Midnight », est une adaptation du conte d’Hoffmann, « L’Homme au sable », 1816), et il remet à flot la légende des Residents. Certes, ils ne sont pas les premiers : Offenbach s’en était inspiré dans ses « Contes d’Hoffmann » à lui et Freud y faisait allusion dans son essai de 1919, « L’inquiétante étrangeté ». Mais le marchand de sable revêt ici des atours bien plus torturés (et torturants) que la version simplifiée qu’on en donne aux enfants au moment de dormir. Il prend les yeux de ses victimes pendant leur sommeil pour les donner à manger à ses progénitures. Charmant ! Le groupe vitalise le mythe dans une inquiétante comédie musicale principalement parlée et chantée par Corey Rosen et Gerri Lawler, déjà présents dans le précédent feuilleton musical « The River of Crime », téléchargeable sur leur site. Du coup, la sempiternelle voix éraillée du chanteur des Residents, Mister Skull, se fait plus discrète, même si ce dernier garde le rôle-titre de Sandman. L’atmosphère de « The Voice Of Midnight » lorgne vers une esthétique gothique proche des films animés de Tim Burton, ou mieux encore, des scénarii de Neil Gaiman pour sa bien nommée série de comics fétiches, « Sandman ». Les Residents, mythe eux-mêmes, ne sont jamais aussi à l’aise que lorsqu’ils s’emparent des autres mythologies, comme on peut l’entendre dans l’interview « Meet The Residents » (une exclusivité poptronics, les autres interviews qu’on peut trouver ça et là sur Youtube datent des années 80 et sont en fait de pâles apparitions télé). Celle-ci leur va comme un gant qui vient mettre une « eyeball » dans la bouche des enfants. Ecouter l’interview exclusive poptronics
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