Faire l’impasse sur la fête des amoureux ? Impossible... Poptronics fait dans le mauvais esprit et surfe le Web pour réconcilier tous les anti-Saint Valentin.
Pour fêter à sa juste mesure l’étalage commercial de la Saint Valentin, cette photo d’une usine japonaise de poupées gonflables. © M. Caronna / Reuters
< 14'02'08 >
Saint Valentin, tintin
Déclarations d’amour à la carte, jackpot pour le petit commerce (restaus, fleuristes, lingerie et chocolats), la Saint Valentin ne fait pas que des heureux, hors les classiques célibataires désenchantés. « Cette année ne le dites pas avec des fleurs, dites-le avec de la bile ! » Le site « Be my anti Valentine », qui propose une sélection de cartes postales électroniques à ceux qui refusent de fêter la fameuse fête des amoureux, annonce la couleur avec une mauvaise foi réjouissante. On n’est donc pas les seuls que cette journée dégoulinante de bons sentiments rend grincheux. Un petit tour du Net suffit pour s’apercevoir que cette fête, érigée en célébration unanime par les médias et le marketing marchant(d) main dans la main, en agace plus d’un. Un groupe « F*ck la Saint Valentin ! » s’est monté sur Facebook, qui part comme ça : « Ça y est, ils commencent déjà à nous bassiner avec leurs offres : "Saint Valentin : billets doux destination Tendresse" (sic !) et autres mièvreries en tout genre ! » A quoi sert la Saint Valentin ? « Pour les garçons : à exhiber leur grosse carte bleue à leur partenaire sexuelle, en espérant que ça leur garantisse la paix pendant un bon mois et si possible un peu de divertissement buccal (…), pour les filles : à justifier leur entêtement dans cette relation pourrie avec ledit garçon. » Lapidaire ! Une page de la désencyclopédie fait elle état des Saint Valentin historiques, massacres et tueries comprises (mauvais esprit, quand tu nous tiens). Bref, la fronde s’organise, un livre est même paru sur le thème : « Anti Saint Valentin », (éd. Pascal Petiot), qui assassine la Saint Valentin, la vie à deux, le mariage. Après avoir rappelé que les Américains vont dépenser en moyenne 98,20 dollars pour la Saint Valentin et posé la question « Et vous ? Comment se passe cette fête pour vous ? », le site de « 20 minutes » enregistre les commentaires… un festival. Lucide : « Pour moi la Saint Valentin est un jour comme les autres, si ce n’est que le système nous pousse à consommer davantage. » Rageur : « C’est reparti pour la grande culpabilisation du consommateur : achetez sinon vous n’êtes pas amoureux. » Frustré : « Pouvoir d’achat oblige, je suis obligé de rogner sur le superflu. » Content de soi : « Un cadeau ? Rien du tout. Je lui offre mes plus belles années, c’est déjà suffisant. » Drôle : « Ça va me coûter le prix d’un sms : "si tu reviens, j’annule tout". » On en passe et des meilleures. Et puis, l’amour, c’est pas toujours aussi simple qu’un bouquet de roses offert un jour froid de février. Ça peut aussi tourner aux complications sans fin, administratives ou morales, pour les couples mixtes (français étrangers) ou homosexuels, qui se rappellent aujourd’hui au bon souvenir de la société (l’organisation d’un bal des amoureux pour les uns, une campagne d’info militante pour les autres). Heureusement que des anti-Saint Valentin se mobilisent, comme ci-dessous dans le métro bruxellois l’an dernier, aux cris de « Cupidon est un con, Cupidon en prison ! » : Pour ceux qui auraient besoin de réviser leurs classiques, « L’amour. Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce ? », par les joyeux lurons du regretté « Message à caractère informatif » (diffusé sur Canal+ entre 1998 et 2000), sur une musique du groupe Rouge Rouge : Et notre refrain du jour, « Moi j’suis pas du genre à dire je t’aime. Vous me foutez tous la haine », dans « Supreme Valentin », signé McFly du Mouv’ et Simone elle est bonne : Moins punk, « How can you mend a broken heart » (comment réparer un cœur brisé, vaste programme) par Al Green, l’homme qui a chanté l’amour sous toutes ses coutures. De quoi faire fondre un parpaing :
L’exemplaire Claude Closky
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