Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Evénement : Jeff Mills réactive Underground Resistance ce soir à la Géode, pour la bande-son du film "X-102 Rediscovers the Rings of Saturn". © DR
< 13'11'08 >
Sortez sous la pluie sonore !

En préambule à la pop’sélection des concerts quinzomadaires, filez prendre des nouvelles de Noir Désir avec deux inédits téléchargeables sur leur site : ça sent encore un peu le rodage, mais le texte « Gagnants/Perdants » sur Nicolas et Pimprenelle fait le plus grand bien. Sinon, la quinzaine est évidemment marquée par le 21e festival des Inrocks, jusqu’au 18/11 dans toute la France (Paris, Lille, Nantes, Toulouse) avec un programme très poptronics : Vampire Weekend, Hot Chip, Coming Soon, Crystal Castles… On consacrera aussi une oreille au hip-hop militant et crossover des Américaines Yo Majesty, à la nouvelle génération anglaise (Friendly Fires, Late Of The Pier, Foals…) et au jeune émule allemand du grand Scott Walker, Get Well Soon. Sans oublier l’électro dancefloor des antipodes Cut Copy.

Les inratables

Ce jeudi soir, la Géode accueille Jeff Mills, pour « X-102 Rediscovers the Rings of Saturn », un voyage dans les étoiles projeté sur grand écran hémisphérique. Mills jouera sa bande-son inspirée par les anneaux de Saturne, composée en compagnie de son vieux frère d’armes Mike Banks (aka Mad Mike). C’est donc rien de moins que la reformation d’Underground Resistance qui fait escale à Paris. Pour les amateurs d’odyssées de l’espace et techno(logiques).

« X-102 Re-discovers The Rings Of Saturn », bande annonce du film de Mike Banks et Jeff Mills :



Tom Jenkinson (soit Squarepusher) est de retour avec un album long en bouche, pas évident d’accès, intitulé « Just A Souvenir », qui garde sa ligne sinueuse, riche en chaos et en fulgurances, aux confins de la musique contemporaine et du jazz. Son concert au Trabendo (le 19/11) sera l’occasion de faire le point sur sa nouvelle direction musicale, lui qui est passé par la drum’n’bass et l’ambient. Pour une belle leçon d’érudition et de passion, cliquez sur la carte blanche que le « Guardian » lui a proposée.

Le même soir, Mains d’Œuvres accueille la visite annuelle du gardien du temple de la noise psyché, le Japonais Kawabata Makoto accompagné de ses Acid Mother Temple, joyeuse communautés d’hurluberlus à poils longs pour qui l’acouphène est une sorte de religion païenne, colorée et planante. Bouchons d’oreille et colliers de perles requis pour un voyage optimal et hors du temps.

Retour sur terre avec la sortie de sa retraite de Leonard Cohen, 74 ans. Malgré des tarifs prohibitifs, l’Olympia est complet trois soirs durant (du 24 au 26) pour entendre sa voix d’outre-tombe. La rumeur de ses concerts estivaux assure que ça valait le coup de casser sa tirelire.

Le 25, si la nostalgie, décidément, ça suffit, on pourra tout aussi bien filer au Trabendo voir le super-groupe indé Wolf Parade, né dans le sillage d’Arcade Fire, clique bifide menée par Dan Boeckner de Handsome Furs et Spencer Krug de Sunset Rubdown. Le dernier album de ces Canadiens, le choral « At Mount Zoomer », était l’une des bonnes surprises du printemps, multipliant les points de vue (pop, prog, post-rock) avec force synthés et guitares comme ses pairs Arcade Fire, grosse tête et orchestrations grandiloquentes en moins.

Le 25 sera décidément LA soirée des choix (vous pouvez zapper d’office Mercury Rev à l’Elysée Montmartre), avec la 8e édition du raout électro Musique Allemand au Nouveau Casino. Les éternels revenants Mouse On Mars feront office de têtes d’affiche canal historique, précédés de la nouvelle vague allemande : les 8bit Schlammpeitziger ou les disco-punk MIT. Suivra une soirée club avec notamment le facétieux Charlie O.

Retour de flamme

French touch le retour du retour. Les Parisiens Mellow reviennent pour un concert (Maroquinerie, le 13) qui annonce un retour discographique. Leur pote Le Tone sera aussi de la partie.

Todd Rundgren est curieusement peu cité parmi les artistes influents, comme si, avec Nazz, en 1967, il n’avait pas inventé le power-bubble-rock. On est prêt à pardonner à Todd ses errances prog (son album « Runt » de 1971 est un sommet de glam/soul à redécouvrir) et à venir écouter le producteur des New York Dolls, de Patti Smith, ou encore de The Band. Pas si mal pour un gros Nazz (Trabendo, le 20).

Bientôt vingt ans de Stereolab… Ces précurseurs du renouveau krautrock, orfèvres pop, mélangent allègrement les tonalités sixties, les synthés et l’électronique à la sauce expérimentale. Après quatre ans de singles, Tim Gane et Laetitia Sadier ont sorti en 2008 l’excellent « Chemical Chords » (Cigale, le 26). Enfin, le 27, un grand groupe passe par le Point Ephémère, le Giant Sand du génie Howe Gelb, soit l’influence majeure de tout le courant americana.

Stereolab - « Percolator », live en juin 2008 :



Chair fraîche

Pour bouger son corps, ce jeudi soir, le groupe surf parisien The Cavaliers fête la sortie de son premier album au Zèbre de Belleville. Leurs collègues de label, les pétroleuses Tu Seras Terriblement Gentille, sont aussi à l’affiche. Le 17, rayon bricolage, on ira vérifier que Violette Lapin, Mikka Machin et Lily l’Eclair, soit Lapin Machin, qui trimballent depuis deux ans leur rock DIY en diable et spontané, provoque toujours les mêmes fortes envies de brandir le poing et hurler les refrains d’une voix éraillée (Mécanique Ondulatoire, le 17).

On change radicalement de genre le 20, avec le retour en ville de Born Ruffians, venu défendre l’un des disques importants de l’année (produit par Rusty Santos, connu pour son travail avec Animal Collective). Comme son nom l’indique, « Red, Yellow & Blue » joue de toute la gamme chromatique, de l’indie-rock au punk-funk, en passant par le math-rock porté très haut par Warp ces temps derniers. C’est justement au label anglais que l’on doit la découverte de ces Australiens (Maroquinerie, le 20). Deux jours plus tard, au même endroit, Fujiya & Miyagi, découverts eux via le Web, défendent leur dernier opus, « Lightbulbs », sur lequel ils s’écartent de la citation premier degré de leurs influences (de Gainsbourg au krautrock et, surtout, aux Talking Heads).

Plus étrange, le cas Women (Flèche d’or, le 24), des émules des Zombies et du Velvet Underground (versant « White Light/Whit Heat »), qui font le pari qu’il existe une voie entre ces deux statues du rock sixties, à base d’électronique très lo-fi. En dix titres nébuleux et une toute petite demi-heure, leur premier album est à ranger aux côtés des productions en liberté de Deerhunter.

Le 27/11, soirée spéciale « buzz new-yorkais » à la Flèche d’Or avec Telepathe, la dernière tocade de David Sitek de TV On The Radio, excessivement marqué par le son new wave école 4AD des années 80, et Chairlift. Ce trio natif du Colorado a posé ses bagages à New York et fricote avec les MGMT, qui ont d’ailleurs remixé « Bruises », l’un des morceaux de l’étrange album « Does You Inspire You » (qui confond la BO de « Top Gun » et la belle mélancolie des grands espaces chère à Tarnation).

Chairlift - « Bruises » :



Valeurs refuge

La jeune Suédoise Sarah Assbring, alias El Perro Del Mar, avait marqué les esprits il y a deux ans avec un premier album feutré et pop à la fois. Le suivant, paru au printemps, n’a pas tenu ses promesses. Mais ce n’est ni une raison pour bouder son concert (gratuit) avec Frida Hyvönen (Cinéma du Panthéon, le 13).

Après avoir croulé sous les éloges, la formule novlangue/lyrisme sur fond d’Islande éternelle de Sigur Ros avait fini par gonfler. Il y a une baleine dans le potage : l’Islande est en faillite et le groupe s’est aéré à New York pour leur dernier album « Með suð í eyrum við spilum endalaust »... Une pièce d’orfèvrerie déglinguée, qui a plus à voir avec le folk déviant d’Animal Collective qu’avec une ambiance Club Med pépère (Zénith, le 15).

Mike Skinner assure qu’il en a fini avec The Streets, ce qui est arrivé de mieux au hip-hop anglais des années 00. Dernier tour de piste le 19 à l’Elysée Montmartre ? Les Belges Girls In Hawaii, eux, n’en finissent plus de balader leur pop bien fichue dans les salles parisiennes, au Bataclan le 20. Avec Sixteen Horsepower, David Eugene Edwards a connu son heure de gloire il y a une quinzaine d’années, recyclant Gun Club et le blues du Delta. Depuis la séparation du groupe il y a trois ans, il poursuit son évangélisation des foules dans une veine moins country-folk avec Wovenhand, son side-project fondé en 2001 (Maroquinerie, le 23).

Leur deuxième album, « Classics », les a fait exploser. Pensez donc : un album instrumental conçu pour danser et bâti sur deux guitares et de multiples effets. Au troisième essai, « LP/3 », ça s’essouflfe un brin. Sauf en concert, où Ratatat fait toujours son petit effet (Nouveau Casino, les 23 et 24).

A fuir

Ils font rire « la France entière », comme dit à la télé, depuis un an et demi, avec leurs chansons parodiques en ligne tous les dimanches. La Chanson du dimanche signé chez Universal, s’attaque à la scène (Cigale, le 25). Pas sûr qu’on supporte ces pochades « tellement décalées » plus de cinq minutes…

benoît hické et matthieu recarte 

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< 1 > commentaire
écrit le < 15'11'08 >
Le festival music-allemand, c’est le 15, donc ce soir ...