Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
L’Américain Conor Oberst est l’un des songwriters les plus doués de sa génération. A ne pas rater au Nouveau Casino le 13 septembre. © DR
< 04'09'08 >
Sortez ! Des live comme s’il en pleuvait

Poptronics dépoussière son cartable et ses baskets, c’est la rentrée du pop’live quinzo, soit, pour les retardataires ou les nouveaux venus (bienvenue !), la sélection des concerts (plutôt parisiens) qu’il ne faudra pas manquer, ou au contraire fuir à tout prix. Pop’tri parmi l’avalanche de propositions, après le désert aoûtien.

Concerts cinq étoiles

Parlons tout d’abord avec précaution (pour ne pas se couper du lecteur) du concert privé organisé par « Libération » le 8 septembre, au Social Club, qui réunira deux groupes phares de l’americana, ce rock des grands espaces, Calexico et surtout Lambchop. Il faudra intriguer pour y assister mais le jeu en vaut la chandelle, Kurt Wagner déclinant depuis quinze ans un univers capiteux, au croisement de la soul et du folk les plus ouvragés, portés par sa voix travaillée au burin (nouvel album « Oh (Ohio) » prévu pour le 7 octobre). Mais qu’on se rassure, des séances de rattrapage sont prévues : pour les fans de Calexico (l’album « Carried to Dust » sort lundi chez City Slang) le 14 octobre à la Cigale et le 25 octobre au Café de la Danse pour les amoureux du gang de Nashville.

Lambchop - « Is A Woman » (réalisé par Shynola) :



Qu’on se le dise, les faux frères free-folk Herman Düne sont de retour avec un concert le 9 septembre au Point Ephémère et un album, « Next Year In Zion », qui revient par petites touches à ce folk brinquebalant qu’on aimait à leurs débuts, après la parenthèse lumineuse (et à succès) « I Wish I Could See You Soon » (qui vit le frangin le plus doué, André, mettre les bouts – rappelons que la moindre de ses chansons solo vaut la totalité de la discographie des Düne). La frangine à la voix mutine Lisa-Li Lund jouera elle gratos le 13 septembre dans les jardins du Palais Royal.

Autre soirée hautement fréquentable, le 12, avec le passage de Tortoise par la Cité de la musique dans le cadre de Jazz à la Villette. Cette « Chicago Night » verra les vétérans post-rock s’entourer du trompettiste Rob Mazurek – du Exploding Star Orchestra – et de Kevin Drumm, bien connu du circuit des musiques improvisées. Le même soir, à quelques mètres de là, au Cabaret sauvage, nos camarades The Ex joueront eux avec le saxophoniste éthiopien Gétatchèw Mèkurya, avec qui ils collaborent pour le meilleur depuis quelques années déjà. Pour ceux qui débarquent, rappelons que ces Hollandais ouverts à toutes les influences sont parmi ce qui se fait de plus passionnant dans l’underground noise-improvisé. On filera le lendemain au Nouveau Casino pour juger sur pièce du très bon album solo de Conor Oberst (qui en parlait ici même avant l’été), meneur de Bright Eyes et fer de lance de néo-songwriting 2000. Belle gueule, belles mélodies et textes bien troussés : l’un de temps forts de cette quinzaine.

Enfin, dernier événement à suivre de près, le festival Fiasco System organisé par l’infatigable Eva Revox : au programme de ces deux soirées siglées rock expérimental, les 17 et 20 septembre à la Maroquinerie, des découvertes (Religious Knives, Peeesseye...) et des têtes bien connues des amateurs des concerts Ali_Fib (Secret Chiefs 3, Rhys Chatham...), soit 9 concerts à vivre intensément.

Ils font le buzz

A chaque rentrée son buzz et son lot des meilleurs-jeunes-groupes-du-monde-du-mois, et on n’y coupera pas dès ce soir avec le concert (festival Wild Cards à la Flèche d’Or) des agréables Friendly Fires. Ce trio britannique débarque précédé du tube « Jump In The Pool », à situer entre Bloc Party et la tendance syncopes à la Talking Heads/A Certain Ratio. Profitons-en vite avant l’arrivée des Virgins, d’ici quelques mois. Autre jeune groupe qui monte qui monte (un net cran au-dessus), The Rascals menés par Miles Kane (The Last Shadow Puppets). On y revient demain. A suivre de près aussi, les Parisiens Cheveu, qui sortent leur premier album sur Born Bad. On pourrait rapidement résumer l’affaire comme ça : des punks passés à l’electro tout en gardant la furie garage chevillée au corps. Plus connus hors de nos frontières, ils ont déjà tourné avec Animal Collective ou Pere Ubu, et seront le 17 au Social Club. Le Blues Explosion des années 00 ?

Côté electro, les modes se façonnent plus lentement, et c’est sur la foi de deux années passées à remixer le (Gol)gotha pop (Mylo, Tellier) que SebastiAn a commencé à se faire un prénom (sa signature chez Ed Banger y est certainement pour quelque chose) : les 10 et 11 septembre au Point Ephémère, en compagnie de son frère Noël Akchoté et de l’inénarrable performer Costes. La rentrée 2008 verra l’avènement du roi du pétrole Pedro Winter, aka Busy P, qui vient de pondre un tube mégalo, « Pedrophilia ». Un album est prévu avant la fin de l’année (Busy P en set le 4 septembre au Social Club et le 5 au Bataclan).

Friendly Fires - « Paris » :



La nostalgie, camarade

Figure culte de la no-wave new-yorkaise, remis en selle par la scène néo-post punk 2000 (et un temps totalement dépassé par sa nouvelle notoriété), James Chance est de retour à Paris avec ses Contorsions et son sax toxique (Cabaret sauvage le 6). Et ça vaut le coup d’œil : Chance a de très beaux restes même si la déglingue n’est jamais loin. Plus près de nous, l’un des hérauts de l’americana 90’s (on disait slowcore à l’époque) est lui aussi en ville. Avec Red House Painters, Mark Kozelek forçait les chambres des ados sensibles avec son songwriting vaporeux. Son nouveau projet, Sun Kil Moon, lancé en 2002, n’a pas la même force. Mais ça n’empêche pas d’aller faire un tour à la Maroquinerie le 9. A moins que vous n’ayez jamais vu le monument Pierre Henry, pape de la musique concrète toujours en éveil à 80 ans passés, qui passe par la Cité de la musique le même soir avec Eric Truffaz. Enfin, un groupe à redécouvrir le 11 à l’Elysée Montmartre : The Melvins, l’un des combos américains les plus influents de ces vingt dernières années. Révéré par Kurt Cobain, qui jouait les roadies pour eux et ne monta Nirvana que parce qu’il avait échoué à devenir leur guitariste, les Melvins toutes guitares dehors tentent de casser les codes du métal en puisant dans leurs racines punk. Bruyamment, mais avec des idées fines.

A fuir !

Le concert-à-éviter-absolument de la quinzaine : Marc Collin présente le 15 septembre au Divan du Monde son nouveau projet (qui succède à ses épuisantes reprises bossa de tubes post-punk avec Nouvelle Vague), « Hollywood, Mon Amour », soit des reprises so lounge des BO de nanards des années 80 (« Rocky », « Flashdance » ou « La Boum »). Enoncé comme ça, l’exercice semble vaguement amusant mais illustre une fois de plus l’opportunisme de Collin, qui va finir, espérons-le, par épuiser lui-même le filon qui le fit sortir de l’ombre il y a quelques années. Carton rouge.

benoît hické et matthieu recarte 

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écrit le < 04'09'08 > par < nck oak ifrance.com >
En live aussi Dj Spooky le 12 et Signal le 19 septembre à Paris !