pop’live, le tour des concerts et soirées de la quinzaine à ne pas manquer.
Point d’orgue de la septième édition du festival in famous carousel, la venue des Américains de Negativland, activistes notoires du sampling illégal. A ne pas rater (Centre Pompidou, 10/11) ! © DR
< 09'11'11 >
Sortez ! Negativland, Cant, in famous carousel, We love DFA...
(pop’live) De The Chap à Suuns en passant par Nisennenmondai, cette quinzaine sera l’occasion de revoir quelques-uns de nos favoris sur les scènes parisiennes... avant cannibalisation de la programmation par l’énorme festival Nuits capitales. Mais si vous ne devez sortir qu’une fois d’ici fin novembre, ne ratez pas la venue du collectif Negativland à in famous carousel, soit un fleuron historique de l’activisme musical, et ce qui se fait de plus raccord avec les options (musicales comme politiques) défendues par Poptronics. On vous en dit plus... tout de suite ! Festival d’expériences (et pas que musicales), in famous carousel a lancé la semaine dernière sa septième édition, joliment sous-titrée « Destruction et réassemblage, une expérience de l’hétérogène » (c’est aussi le titre générique couvrant les installations et objets présentés à la Gaîté lyrique jusqu’au 31 décembre dans le cadre du festival). La proposition est comme chaque année multiple, qui mêle concerts, installations, projections, performances et plus si affinités, comme ces ateliers qui courent eux aussi jusqu’à fin décembre : Fabrique ta marionnette numérique (Freeka Tet), Fabrique ton ordinateur acoustique (Origami Bøe) et Hardware Hacking (Benjamin Gaulon). Le gros morceau de la programmation musicale, en tout cas le plus attendu, c’est donc la venue du collectif californien activiste Negativland (Centre Pompidou, 10/11). Actif depuis plus de trente ans dans la baie de San Francisco, adepte du collage sonore, de la récupération et du détournement d’archives sonores et visuelles, Negativland est aussi (surtout) un pourfendeur des excès du droit d’auteur, défenseur du « fair use » et des licences libres, prônant à la manière de l’Internationale situationniste la reprise de ses travaux sans mention d’origine. Si on aime beaucoup son détournement des musiques des « Teletubbies », opéré avec les trublions anars de Chumbawamba, le plus beau fait d’armes du collectif reste son pastiche de U2 au début des années 90, qui lui a illico attiré les foudres de la maison de disques de Bono le bon (et valu quatre ans de procédures), avant que deux membres de Negativland ne parviennent à interviewer The Edge, le guitariste de U2, sous une fausse identité, pour lui faire avouer que le groupe se fichait totalement d’être samplé et s’était élevé contre les poursuites lancées par Island. Toute l’horreur de la vie d’artiste signé sur une major. L’affaire vaudra une relative notoriété à Negativland, dont la démarche sera documentée en 1995 dans le film « Sonic Outlaws ». Depuis, Negativland a multiplié les interventions sauvages, sortant quelques enregistrements tout en menant chaque semaine depuis trente ans tout rond un passionnant programme radio « Over The Edge » sur KCPA, une station de Berkeley (on vous recommande les archives et l’abonnement au podcast par ici). Au Centre Pompidou, Mark Hosler, membre fondateur du collectif, en 1979, fera le point sur trente ans d’activisme avec une intervention baptisée « Adventure In Illegal Art » et une performance avec Woobly, sous le blaze judicieux de... Negativwooblyland. « Sonic Outlaws » de Craig Baldwin (1995), bande annonce : Le lendemain, en clôture (Petit Bain, 11/11), l’ambiance sera nettement plus chaloupée, avec notamment Afrikan Boy, pseudo du Nigérian Olushola Ajose, qui a mis en musique sa double culture bâtie entre Lagos et Londres, et un set de l’Américain Andy Gillis alias Uproot Andy, apôtre du crossover global des années 10 qui infuse son électronique de kuduro, cumbia et bullerengue. On retrouvera aussi Cartilage Consortium, soit l’association de Plaong (l’ami Gangpol sans son Mit) et de DJ Arc de Triomphe ( !?), ainsi qu’une sélection de clips tamouls. Bref, on aura les oreilles grandes-grandes ouvertes en bord de scène. Né à la suite de la pétition « Paris : quand la nuit meurt en silence » qui avait secoué le Landerneau en novembre 2009, le raout Nuits capitales a vu les choses en grand pour sa deuxième édition, portée par l’association Nuit vive, Technopol, et les poids lourds MAP (Réseau des musiques actuelles à Paris) et Sneg (Syndicat national des entreprises gaies). Autant dire que l’ambitieuse initiative, soutenue par la Mairie de Paris, rassemble sous sa bannière quasiment l’ensemble de ce qu’il y aura à voir et à entendre du 14 au 20/11 (musiques électroniques bien sûr, mais aussi rock et chanson), dans une soixantaine de lieux à Paris et en proche banlieue. Difficile de résumer ici l’ampleur de la proposition... On fréquentera assidûment le Rex, avec chaque soir un duo de choc (Michael Mayer et Superpitcher le 17, Ben Klock et Marcel Dettmann le 18, Jeff Mills et Nina Kraviz, le 19, Chloé et Magda, le 20), on passera par le Point éphémère pour voir les petits nouveaux Twin Sister (Club Folamour le 16, avec aussi 4 Guys From The Future) et par le Showcase, où on retrouvera nos amis de Border Community (James Holden en DJ-set et le trop rare Fairmont en live, le 18) avant le dilemme du samedi soir : fêter les quinze ans de Versatile à la Machine du Moulin rouge ou le label DFA au 104. On penche plutôt côté américain tant l’affiche de cette We Love allèche, avec quelques très sérieux résidents du label de James Murphy : The Rapture sauvés des eaux avec un nouvel album de pop miraculeuse, Shit Robot, les hurluberlus de Yacht ou encore les discoïdes The Juan Maclean. Yacht - « Utopia/Dystopia (The Earth Is On Fire) », réal. Rene Daalder (2011) : Mais l’atout de ces Nuits capitales réside ailleurs : elles seront aussi l’occasion de... sortir des clubs. Reconduisant la formule 2010, le festival propose deux soirées bus (18-19/11, de 22h à 3h) avec DJ’s et bar à bord, ou encore des croisières électro sur la Seine (du 16 au 19/11, 20h) au principe éprouvé : deux heures de mix sur l’eau puis fiesta sur le quai jusqu’à 2h, avec prolongation jusqu’au petit matin le samedi soir. Réservation plus que recommandée (toute la programmation à retrouver ici)... Cant n’a rien à voir avec Emmanuel (Nouveau Casino, 12/11). Le seul impératif catégorique, c’est d’aller découvrir live le projet électronique de Chris Taylor, arrangeur et homme à tout faire de Grizzly Bear, qui s’essaie là avec brio à une sorte de folk électronique cotonneux. Sous cet alias modeste (Cant signifie « paroles creuses », « jargon »), Taylor écrit des chansons proches des expériences solos de Thom York voire qui sonnent comme du Grizzly Bear minimaliste. Malgré ses titres dansants et subtils, pleins d’allure et de caractère, le premier album de Cant, « Dreams Come True » (Warp), n’a pas eu l’exposition qu’il méritait. A rattraper donc ! Cant - « Believe », réal. Jamie Harley (2011) : Signalons pour finir, toujours le 12/11, deux concerts éléctro-acoustiques à la Gaîté lyrique pour découvrir le GRM, que les lecteurs de Poptronics connaissent déjà bien (Gaîté lyrique, 12/11) et, à la Géode, l’avant-première d’« Inni » (, 12/11), suite du diptyque consacré à Sigur Rós et dévolu celui-là aux performances live du duo islandais. Sigur Ros - « Inni », réal. Vincent Morisset, bande annonce (2011) : On en a parlé sur Poptronics, vous pouvez y aller ! 10/11 : The Chap (avec Pete And The Pirates) à la Flèche d’or. Autres concerts et soirées : 09/11 : Arto Lindsay à la Gaîté lyrique.
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