Visite de l’atelier et rencontre avec l’artiste canadien Steve Heimbecker, concepteur d’installations sonores immersives : « The Turbulence Sound Matrix » vient de recevoir une mention honoraire au prestigieux festival Ars Electronica, à Linz (Autriche), en musique digitale.
Steve Heimbecker au centre de son installation "Turbulence Sound Matrix" en 2008, un système de diffusion sonore à 64 canaux (3200 watts) qui diffuse une composition créée à partir du vent. © Camil Scoteanu/conception Lévy-Elektra
< 23'09'09 >
Steve Heimbecker : « Je travaille le vent en quatre dimensions »

(Montréal, envoyé spécial)

Il n’était pas à Linz au début du mois pour recevoir son prix en musique digitale mais poptronics, à la faveur de l’été, a rencontré Steve Heimbecker, artiste canadien, compositeur et concepteur d’installations immersives. Une après-midi dans son antre pour découvrir son projet « Turbulence Sound Matrix » (2008), primé à l’Ars Electronica 2009, l’équivalent d’une palme à Cannes, qui joue des systèmes de captation et diffusion multicanaux.

« The Turbulence Sound Matrix » (au festival Elektra en 2008) :


Une enfilade de bâtiments industriels, une route au loin, au nord de Montréal, des entrepôts. Drôle d’endroit pour un artiste qui se dit très proche de la nature et qui conçoit certaines installations dans des îles... On pénètre dans une immense usine, reconvertie en ateliers d’artistes, qu’il partage avec quatre autres personnes. Le bâtiment est désert, seuls quelques camions passent, des ouvriers chargent et déchargent des caisses en contrebas de la rue. La sonnette est camouflée sous une tête de canard. Le décor est sommaire, l’ambiance « au travail », des piles de papier, des machines partout sur les tables, des instruments truffés d’électronique... Entre laboratoire d’expérimentations et atelier du parfait bricoleur, l’espace immense n’a rien d’anonyme.

(Dans l’interview ci-dessous, où Steve Heimbecker parle anglais, l’immensité du lieu perturbe par instants la qualité de l’écoute.)

Quelle est la genèse de votre dernier projet ?

(1’50 mn)
Comment définissez-vous le vent, dont vous vous servez à la fois comme matière première et comme source d’inspiration ?

(6’30 mn)

L’espace du son est une thématique omniprésente dans vos œuvres. Je pense notamment à « Wind Array Cascade Machine », qui dès 2003 proposait une sculpture sonore en temps réel du vent. Vous considérez-vous comme une sorte d’architecte ?

(3’30 mn)

Ne seriez-vous pas un nouveau romantique, un post-romantique à l’ère de l’art conceptuel, qui, comme le faisaient les romantiques allemands, un Caspar David Friedrich par exemple, composaient à partir des éléments naturels ?

(3’15 mn)

recueilli par cyril thomas 

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